dimanche 16 mai 2010

Le dernier guillotiné en public.

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C’était il y a 80 ans. La dernière exéuction publique de Nante eut lieu place Lafayette, actuelle place Aristide Briand. Henri Laval, dit Bébert, assassin d’un agent de police, était exécuté à Nantes en 1920. Au fil d’un entretien, Félibien, le guide des mystères de Loire-Atlantique, nous raconte les faits.
Ca s’est passé quand exactement ?
Le 12 juillet 1920, 117 jours après sa condamnation. A Nantes, le bourreau, Anatole Deibler est déjà là. Il  es vêtu d’un «complet bleu à rayures foncées, chaussé de souliers noirs décolletés, naturellement», dit la presse. Tel un touriste, il est venu de Paris la veille, a pris le tramway et une chambre à l’hôtel des Trois Marchands.

La guillotine est déjà prête ?

Oh que non, elle le suit là où il va. Avec ses aides, cet engin coupeur de têtes est monté vers 2 heures 30 du matin, juste devant la porte de la prison actuelle. Il y a déjà du monde à tous les balcons des habitations qui encadrent la place. Des gendarmes à cheval, des dragons, l’ont néanmoins bloqué.

Mais qu’a donc fait ce Laval, qui était-il ?

C’est quelqu’un qui a mal tourné, dit de lui la presse. On sait qu’après la guerre, il s’installe à Nantes et fréquente le bar américain de la rue Contrescarpe, un des repères  des souteneurs de la ville. C’est l’historien nantais Pierre Chotard (*) qui le raconte. Ce fils de commerçants parisiens est réputé pour avoir été un bon soldat, avec croix de guerre, et  plusieurs citations pour son courage.

Que s’est -il donc passé ?

Il a fait de mauvaises rencontres au sein des milieux de prostitution parisiens. Dans la nuit du 10 au 11 octobre 1918, il détruit un mur attenant à la bijouterie Pavin-Pissot, rue de la Barillerie.

Beau butin ?

Le butin de bracelets et de vers bijoux s’élève à 25 000 francs. Albertine Dréano, sa maîtresse, sera arrêtée le lendemain avec des bijoux volés, avec deux complices de Laval. Repéré le même soir, place de la République, il tire sur l’agent de police Mainguy, qui s’effondre. Il sera coincé à Paris trois jours plus tard. Procès et condamnation à mort par la cour d’assises de la Loire-Inférieure le 17 mars 1919.

Laval attend donc son heure .

Oui, plutôt calmement. A 4 h 30, le 12 juillet 1920, il est prié de sortir. Il demande à ce qu’on lui mette dans la bouche  une mèche de cheveux d’Albertine Dréano. Ce qui sera fait. nIl s’adresse alors aux juges en ces termes  « Salut les amis ! ». Projeté sur la planche de la guillotine, Deibler l’achève. On donnera son corps l’école de médecine.

Pourquoi n’a t-il pas été gracié, il l'avait pourtant demandé ?

Exact, la commission des grâces s’est penchée sur son cas. Et, aussi incroyable que cela puisse paraître, le président de la République, Deschasnel, était alors en très mauvaise santé. Du coup, l’avocat du condamné n’a jamais pu plaider  la grâce de son client devant le président.

Stéphane Pajot

(*) Dans « L’Enfer du décor », Pierre Chotard détaille  cette dernière exécution. Sur www.archives.nantes.fr

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