Europe au tournant de son histoire!

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BRUXELLES (Reuters) - L'Union européenne est à un tournant de son histoire et ne parviendra pas à maintenir son influence dans le monde sans un leadership fort, prévient un groupe d'anciens responsables européens dans un rapport rendu public samedi.

Ce "groupe des Sages", présidé par l'ancien président du gouvernement espagnol Felipe Gonzalez et qui a réfléchi pendant un an et demi sur l'avenir du bloc communautaire, invite par ailleurs les Vingt-Sept à passer la vitesse supérieure en matière de coordination des politiques économiques et d'approfondissement du marché intérieur.

"L'Europe se trouve aujourd'hui à un tournant de son histoire", est-il écrit dans ce rapport remis symboliquement le 8 mai, date anniversaire la fin de la Seconde Guerre mondiale et veille de la fête de l'Europe.

"Nous ne surmonterons les défis qui nous attendent que si tous, responsables politiques, citoyens, employeurs et salariés, sommes capables de nous rassembler autour d'une vision commune nouvelle, définie en fonction des impératifs de notre époque", lit-on dans ce document d'une quarantaine de pages.

En écho aux décision prises quelques heures plus tôt par les dirigeants de la zone euro, le rapport n'oublie pas de traiter les effets de la crise économique et financière actuelle.

"Il nous faut renforcer d'urgence la gouvernance économique au sein de l'UE si nous voulons éviter les chocs asymétriques liés à la coexistence de l'union monétaire et du marché unique, d'une part, et de politiques économiques divergentes, d'autre part", préviennent les "Sages".

"Si l'origine de la crise n'a que peu de rapport avec l'euro et le pacte de stabilité et de croissance, ces mécanismes se sont révélés insuffisants pour assurer une convergence économique pendant la crise", disent-il également

ADHÉSION DES CITOYENS

Le groupe, auquel ont participé l'ancienne secrétaire générale de la CFDT, la Française Nicole Notat, l'ancien président polonais Lech Walesa, l'ancienne présidente de Lettonie, Vaira Vike-Freiberga ou l'ancien commissaire italien à la concurrence, Mario Monti, recommande une série de mesures afin de répondre aux deux défis du leadership et de la gouvernance économique :

- Réformer le fonctionnement et la supervision des institutions financières

- Approfondir le marché intérieur en travaillant à une harmonisation fiscale

- Augmenter l'âge légal de la retraite et favoriser la "flexisécurité" en réformant les marchés du travail

- Développer une politique industrielle européenne

- Définir une stratégie énergétique commune

- Continuer d'être un moteur dans la lutte contre le changement climatique en étudiant, par exemple, la mise en place d'une taxe-carbone interne à l'UE

- Réformer le système électoral européen en créant un système de listes continentales

- Modifier la politique d'immigration européenne, en ouvrant le droit de vote aux élections nationales aux immigrés.

Mais, insistent les "Sages", ces réformes ne pourront pas être menées à bien sans l'adhésion des citoyens européens, facilitée par un "dialogue honnête et fructueux" entre ces derniers et leurs dirigeants.

"Le projet de l'UE devrait également devenir un projet pour ses citoyens (...) L'UE est plus qu'un marché commun. Elle est également une union de valeurs. Avec le soutien de ses citoyens, elle peut prendre la tête de l'action menée pour relever les grands défis mondiaux", expliquent-t-ils.

Vincent Chauvet et Julien Toyer, édité par Jean-Loup Fiévet

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