mardi 19 janvier 2010

Un escargot avec un blindage.

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Des chercheurs du MIT (Cambridge, E-U), en partie financés par l’armée américaine, décortiquent en effet la coquille d’un gastéropode découvert il y a quelques années près d’un «fumeur noir», une source hydrothermale située à plus de 2.400 mètres de profondeur dans l’océan Indien.

Le gastéropode Crysomallon squamiferum se distingue par un pied recouvert d’écailles et une coquille adaptée à ce milieu extrême, très acide, capable de dissoudre le carbonate de calcium des coquillages. Il faut également faire face aux attaques des crabes, qui écrasent la coquille dans leurs pinces jusqu’à ce qu’elle cède, même si cela doit durer plusieurs jours.

Christine Ortiz et ses collègues ont soumis la coquille du Crysomallon à des tests de résistance mécanique et constaté que sa structure en trois couches lui permet de se défendre contre les crabes. Le secret du gastéropode: sa capacité à dissiper l’énergie. La première couche, faite de granules de sulfure de fer prises dans une matière sécrétée par le gastéropode, se fend tout en absorbant et en dissipant l’énergie créée par la pince, expliquent les chercheurs. Microfractures et déformations évitent la fracture fatale.

Au milieu se trouve une couche organique plus molle qui absorbe elle aussi une partie de l’énergie, protégeant des attaques des crabes et du milieu acide la couche intérieure de carbonate de calcium.

Cet animal est un bon exemple de l’association réussie de plusieurs couches de matériaux, soulignent les chercheurs dans les PNAS. Ce concept, très étudié dans la construction aéronautique et aérospatiale, se heurte à la difficulté de créer une structure stable et malgré tout homogène. Ortiz et ses collègues veulent s’inspirer de plusieurs exosquelettes naturels (oursins, scarabées…) pour concevoir de nouveaux matériaux de protection qui intéressent notamment l’armée.

C.D.
Sciences-et-Avenir.com


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