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samedi 2 janvier 2010
Obama pousse une gueulante!
Un échec inacceptable » : le président américain a eu des mots durs contre son système de renseignement. Il déplore notamment un manque de communication entre les agences.
Changement de ton à Hawaï. Si le premier discours de Barack Obama suite à la tentative d’attentat, prononcé lundi depuis le lieu de villégiature du président, avait clairement pour objectif de rassurer les Américains, le style de la seconde intervention de mardi était nettement plus offensif.
Sans ambages, Barack Obama a épinglé « les défaillances » du système de renseignement qui ont précédé l’attentat manqué sur le vol Amsterdam-Detroit. « Un échec du dispositif s’est produit, et je considère que c’est totalement inacceptable ». Le président a notamment reconnu que les services américains avaient en leur possession des informations sur Umar Farouk Abdulmutallab qui auraient dû les alerter. « Il y a eu un mélange de défaillances humaines et du système qui ont contribué à cette brèche dans la sécurité, potentiellement catastrophique », a-t-il déploré.
Cet échec dans les systèmes de sécurité a permis au Nigérian de 23 ans de monter à bord d’un avion à destination des Etats-Unis. Et ce malgré les mises en garde du père qui avait averti la CIA que son fils s’était radicalisé. « Nous avons eu des renseignements sur lui en novembre dernier, quand son père s’est présenté à l’ambassade des Etats-Unis au Nigeria pour demander de l’aider à le retrouver. Nous n’avions pas son nom auparavant », a confirmé le porte-parole de la CIA George Little. Un rapport d’ici jeudi
Selon le New York Times, le gouvernement américain disposait avant Noël d’informations des services de renseignement yéménites qui évoquaient des dirigeants de la branche locale d’al-Qaida parlant d’« un Nigérian » préparé pour commettre un attentat.
Mais ces informations n’ont apparemment pas été correctement partagées au sein des services de renseignement. « Il y avait des éléments diffusés qui auraient pu et auraient dû être mis en relation », a souligné Barack Obama. Et « si ces informations avaient été recoupées avec d’autres renseignements, une image plus complète et plus claire du suspect serait apparue. Les clignotants auraient donné l’alerte, et le suspect n’aurait jamais pu embarquer sur cet avion partant pour l’Amérique », a-t-il assuré.
Le président américain a réclamé un rapport préliminaire d’ici jeudi sur ces erreurs qui ont précédé l’attentat manqué sur le vol Amsterdam-Detroit, estimant qu’ « il est essentiel de diagnostiquer les problèmes rapidement ».
En parallèle, les services de renseignement s’activent à étudier les conversations qu’a pu avoir le suspect avec au moins un membre de la nébuleuse terroriste al-Qaida. Ce contact a pu passer par un téléphone portable, par Internet ou tout autre canal. D’après ces personnes proches du dossier, les conversations d’Umar Farouk Abdulmutallab étaient vagues ou codées, mais les spécialistes du renseignement sont convaincus qu’en filigrane, elles faisaient référence à l’attaque contre le vol ralliant Detroit.
Le contact avec al-Qaida pourrait être le militant extrémiste basé au Yémen, Anwar al-Awlaki. Celui-ci avait aussi échangé des courriels avec Nidal Malik Hasan, le tireur de la base de Fort Wood au Texas qui avait tué 13 personnes le 5 novembre dernier.
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