samedi 16 janvier 2010

Kristina Rady

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Traductrice, metteur en scène, productrice… elle avait toujours été aux côtés de son ancien mari. Portrait de l’ex-femme de Bertrand Cantat, qui s’est donné la mort dimanche à son domicile de Bordeaux.

Kristina Rady n’était pas que l’ex-Mme Cantat. Cette intellectuelle d’origine hongroise, un temps pressentie pour être ministre de la Culture dans son pays natal, était une traductrice, metteur en scène et productrice exigeante et respectée. Elle a notamment traduit en français Attila Jozsef, et permis la redécouverte de ce poète hongrois en 2007 lors d’une série de lectures musicales avec le comédien Denis Lavant et le guitariste de Noir Désir, Serge Teyssot-Gay. C’est elle aussi qui a traduit en hongrois le film d’animation Persépolis, de Marjane Satrapi. Depuis 2003, elle dirigeait une structure associative qui développait des projets culturels croisés, entre musique et théâtre.
C’est à Budapest, où elle était née, que Kristina Rady et Bertrand Cantat s’étaient rencontrés, lors d’un festival, en 1993. Ils se marieront en 1997, année de la naissance de leur fils Milo, et divorceront en 2002. A cette époque, Bertrand Cantat venait de tomber amoureux de Marie Trintignant, mais le chanteur restera avec son ancienne épouse pour l’accompagner jusqu’à la naissance de leur fille Alice. Kristina Rady et Bertrand Cantat auraient repris la vie commune quelques semaines avant la mort de celle-ci, qui traversait, semble-t-il, une phase de forte dépression.



« J’essaie de le maintenir en vie »

Le public avait fait la connaissance de la jeune femme à l’été 2003, lorsque Bertrand Cantat avait été arrêté en Lituanie pour avoir porté des coups mortels à Marie Trintignant, devenue à l’époque sa nouvelle compagne. Alors qu’ils étaient divorcés depuis un an, Kristina Rady s’était aussitôt rendue à Vilnius et avait pris « sans juger » la défense du musicien, présenté dans les médias comme un homme brutal, symbole des violences conjugales. « Je n’ai jamais subi de violences de la part de Bertrand. Au contraire, dans ses rapports privés comme publics, il privilégiait la discussion, le fait de comprendre certaines choses dans la vie d’un couple », avait-elle déclaré lors d’une conférence de presse à Bègles, en présence des autres membres de Noir Désir.
Kristina Rady s’était également déplacée en Lituanie tout le temps du procès de Bertrand Cantat, qui avait vu la condamnation de l’artiste à huit ans de prison. Alors que le chanteur avait tenté de se suicider après son incarcération, elle s’était confiée dans un entretien exclusif au Point. « J’essaie de le maintenir en vie. Je lui dis que ses enfants ont besoin de lui et qu’il a besoin de ses enfants. J’essaie de lui expliquer que ce qui s’est passé le 27 juillet 2003 ne peut pas altérer tout ce qu’il a fait avant. C’est Bertrand qui m’a appris à être forte. J’ai passé douze ans auprès de lui, un tiers de ma vie. (…) C’est un homme qui mérite que je le soutienne, qu’on le soutienne », avait-elle expliqué.

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