dimanche 6 décembre 2009

Pamela Hute Turtle Tales From Overseas

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La réflexion qui m'est venue à l'esprit en écoutant enfin un long format de Pamela Hute est la suivante. Ce trio parisien n'est pas un groupe de rock. A la façon de Stuck In The Sound, Pamela Hute défend courageusement et à sa manière un style conspué, vomi, attaqué, avalé, recraché, détourné, mal compris et surtout mal attrapé par des générations entières de musiciens qui ont salit le terme même : la pop. Parler de rock, c'est d'une part enfoncer une porte ouverte (ok, guitares, boum boum, disto, dégaine à l'anglaise pour cette blonde à lunettes sans peur ni reproches), d'autre part occulter une grande partie du talent du groupe. Pamela Hute est un groupe pop dans tout ce qu'il y a de meilleur, d'accrocheur, d'accessible et d'original, pourtant. Une synthèse inexplicable et presque miraculeuse d'une britpop bien relevée, d'une new-wave bien digérée (les claviers assez vintage mais assez géniaux), et d'un tas de choses plus françaises : un charme un brin désuet, un second degré ravageur, et des paroles parfois limite dans leur simplicité (Don't Help Me).

Voilà : Pamela Hute s'attelle à construire un son qui mélange notre reprise à nous, petits français, de l'idée « pop/rock » (avec le mimétisme mais aussi les petits éclairs de génie et de réinvention), avec du « vrai » (?) son britannique. Second degré musical inventif.

Parce que oui, dans le résultat on n'identifie pas d'influences si évidentes. Un coup de Beatles par-ci (Look At Yourself, aux accents traînants de White Album), un Blur par-là (Umbrella). Et puis c'est tout. Les choses sont naturelles chez Pam. Parlons plutôt d'ambiances, de styles. Trip-hop lancinant sur Friend. Rock quasi-électro (Hysterical, bonjour efficacité). Post-punk FM (My Dear). Pop atmosphérique (Pink Safari). A ce qui a la gueule d'une mixture trop hétérogène pour être honnête, Pamela Hute ajoute l'âme. La complainte déchirante de You Made Me Lady est un des meilleurs moments musicaux de cette année, troublant et directe.

De ces treize titres, on retient qu'ils passent très vite, mais pas « trop ». On a le temps d'attraper les différents trains, de se laisser embarquer, de bien juger le son de Pamela Hute, de comprendre le voyage.

http://www.myspace.com/pamelahute





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