Amoureuse heureuse, maman comblée, femme engagée… La supertop a tout réussi. Devant l’objectif du photographe Rankin, l’égérie du joaillier Chopard est sexy comme jamais. Mais qu’est-ce qui fait courir cette beauté tchèque venue de l’autre côté du mur ?
On croise son regard azur, souligné de noir, derrière une vitre. Celle de la Brasserie Lipp, pour être précise, où elle est assise, offrant aux passants la vision d’une éternelle Parisienne au chic immémorial, robe en soie noir et blanc, air assuré, main posée sous le menton, regard par en dessous fixant l’horizon de Saint-Germain-des-Prés. Mannequin derrière sa vitrine ? Certainement pas. Plutôt héroïne de chair et de sang, incarnant à la perfection tout ce qu’elle n’était pas au départ, elle, la petite Slave élevée dans un village montagneux au nord de la Tchécoslovaquie communiste qui ne comptait qu’une boutique de mode aux vêtements surannés, et qu’un seul magasin de chaussures.
On jette un nouveau coup d’œil à la gravure de mode, sublimement élégante, jambes croisées devant un café, et on est saisie d’un vertige à l’idée du chemin parcouru.Quand on la rencontre, devant une assiette de frites qu’elle dévore, levant joliment les yeux au ciel lorsque son débonnaire agent, soucieux de sa ligne, propose à la place une salade verte, Eva Herzigova subjugue encore. Par sa beauté, bien sûr, ce long corps de déesse aux attaches fines, son rire et son célèbre visage comme taillé dans le marbre. Mais aussi – et surtout – par son appétit de vivre.
La blondeur est irréelle, mais le regard est là, fermement planté dans le vôtre. Complice, la voix s’exprime dans un français presque parfait. La déesse a quitté humblement son Olympe pour travailler les langues (russe, anglais, français, italien) et être ainsi plus proche de nous. Dès qu’elle parle, elle s’anime du désir de convaincre ou de partager, loin de la langue de bois désincarnée de certains people ou mannequins-ectoplasmes dont elle ne fait surtout pas partie.
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