jeudi 5 novembre 2009

E-marketing sur Facebook.



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Alors qu'il met en place des changements concernant son interface, Facebook prévoit ensuite d'améliorer sa plate-forme de développement avec de nouvelles fonctionnalités. Première grande nouveauté, prévue pour novembre 2009 : les applications pourront demander aux utilisateurs leur adresse électronique. Une information stratégique et, pour certains développeurs, l'assurance d'un meilleur retour sur investissement dans le cadre d'une opération de marketing.

Brice Cornet, cofondateur de www.pragmawork.com, SSII spécialisée dans l'e-travel, est enthousiaste : « Auparavant, les PME voire certaines multinationales restaient frileuses à l'idée de se lancer dans la création d'applicatifs de promotion pour le réseau social. De la fan page, du visuel, du flux RSS intégré dans Facebook... tout le monde en veut ! Mais investir dans une véritable opération d'e-marketing, c'était au final peu rentable. En effet, le taux de clics d'un jeu est très faible. Désormais, l'accès aux courriels ouvre la porte à des actions de remarketing en aval de l'opération, une inscription à des newsletters, par exemple. Ce qui permet de justifier un investissement réel dans Facebook. »


En revanche, Thierry Verrechia, fondateur et CEO de Atafoto Studio, créateur de plates-formes Web, est plus sceptique : « Il y a effectivement la possibilité de communiquer directement sur la "vraie" adresse électronique des utilisateurs, mais reste à savoir si ceux-ci vont accepter de communiquer cette adresse aux applications. Moi, je ne le ferai pas. »
Deuxième nouveauté, prévue pour décembre 2009, le système de notification actuel, utilisé notamment par les applications pour alerter les utilisateurs, va disparaître. Au lieu de cela, les développeurs vont devoir utiliser le Stream (le fil de publication ou news feed), la boîte de réception de Facebook ou l'e-mail de l'utilisateur. De la même manière, les invitations et les requêtes transiteront désormais par la boîte de réception.

Une nouvelle viralité
 
Les développeurs ont passé ces dernières deux années à optimiser leurs stratégies de notifications pour faire découvrir leurs applications et augmenter leur trafic. Cette modification va indéniablement changer la viralité des applications : « Il faudra changer de tactique et mettre les infos dans le news feed (Stream). Les utilisateurs pourront désormais communiquer avec d'autres à l'intérieur des applications Facebook », fait remarquer Jordi Mir, CEO de mirPod, un annuaire de podcasts.
Enfin la troisième grande nouveauté prévue pour début 2010 est l'amélioration du programme Facebook Connect via une nouvelle API appelée Open Graph API. Grâce à celle-ci, n'importe quelle page sur le Web pourra avoir les propriétés d'une page Facebook. Les sites Web tiers pourront ainsi héberger une page sur laquelle les internautes, après identification par le mécanisme Facebook Connect, pourront effectuer les mêmes opérations que sur une page fan Facebook : s'abonner à la page, poster un commentaire, publier des informations en provenance de cette page sur leur profil Facebook, etc. Il s'agit là d'une extension du graphe social de Facebook, mais qui pourra s'étendre sur tout le Web.

Vers une meilleure gestion de l'identité numérique

Pour Brice Cornet, cette nouvelle API est hyperintéressante : « Nous n'avons pas toujours la main sur le site de notre client, souvent gérée par un prestataire. Certaines entreprises viennent nous trouver car elles veulent dynamiser leur image de marque et interagir avec les internautes. Mais nous nous heurtons à des réticences de la part de leur prestataire Web qui a naturellement peur de se faire voler le marché. Ici, on intercale du Facebook dans un site, une passerelle naturelle qui se greffe sans douleur sur l'existant. Lorsque Open ID sera enfin généralisé, on verra naître une bien meilleure gestion de l'identité numérique sur le Web et une verticalisation de la communication. »
Il imagine déjà les innombrables possibilités que va offrir Open Graph API dans son domaine : « Vous irez sur le site du voyagiste on-line X et vous commenterez l'hôtel Y. Sans le savoir, vous apporterez votre contribution au site du voyagiste qui pourra ainsi effectuer des analyses de satisfaction. En même temps, vous aurez alimenté la fan page Facebook de l'hôtel Y et diffusé votre info dans des canaux Twitter qui scrutent les tendances en matière d'e-travel. » Tout un programme...
D'autres nouveautés vont apparaître, on peut consulter la liste sur le wiki des développeurs, ainsi que des explications détaillées sur le blog des développeurs.

Encore un changement de stratégie
 
Cependant, ce changement incessant de stratégie n'arrange pas tout le monde et fait grincer les dents. Pour Jordi Mir, « les modifications incessantes de stratégie à employer pour utiliser l'API Facebook risquent de lasser les développeurs. Facebook n'a pas l'air de vouloir consulter la communauté des développeurs mais plutôt d'imposer ses nouvelles règles ».
Même son de cloche chez Olivier Caussin, fondateur du site ApreslAchat, application qui utilise Facebook Connect : « Les canaux de communication entre les applis Facebook et les membres (utilisation des notifications, publication sur le stream, accès ou nom à l'adresse électronique des membres...) sont vraiment les points à partir desquels tout s'orchestre, jusqu'au business model des applis.... Changer cela, c'est vraiment une forme de "mépris" à mon sens pour la communauté des développeurs. Il n'est pas donné à tous les éditeurs de publier des API pour que d'autres puissent s'intégrer.... mais changer celles-ci tout le temps me semble la dernière chose à faire. »

Structurer la communauté des développeurs

Facebook a annoncé également une amélioration de la plate-forme de collaboration avec les développeurs, en proposant une navigation simplifiée et de nouveaux tableaux de bord pour les jeux et les applications. Le site a manifestement la volonté de prendre en main la communauté, qui peut faire penser à ce qui s'est passé avec la communauté open source. Les développeurs pourront accéder aux bogues à travers une mise à jour en temps réel de la plate-forme Facebook (une sorte de Twitter pour les bogues) et un dialogue va pouvoir s'instaurer entre eux.
« Facebook ne vise plus à regrouper le plus grand nombre, il veut clairement à élaguer, cadrer, qualifier et sécuriser. C'est une très bonne chose et cela rassure les professionnels de la communication en ligne, ainsi que leurs clients. Facebook se dirige vers une ère de maturité du métier de “Facebookeur”. De là à voir apparaitre des certifications et des Golden Partenaires qui vont booster le business model de Facebook en lui-même, il n'y a qu'un pas... », conclut Brice Cornet.
 
 
 

 



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