Selon une information émanant du FBI, et révélée en exclusivité par le quotidien leader de la presse américaine USA Today, l’incidence des viols aux Etats-Unis est en régression, selon les rapports de la police et de la justice, parce que, semble-t-il, les violeurs potentiels ont compris que ces dernières peuvent les retrouver en utilisant leurs « empreintes génétiques ». C'est-à-dire leur ADN, retrouvé dans le sperme lors de la prise en charge médico-judiciaire de leurs victimes.
A condition, bien sûr, qu’ils soient déjà répertoriés au fichier central des empreintes génétiques, ce qui est fréquent : la plupart des « serial rapists » (violeurs en série) sont des récidivistes, mais leur ADN – ou celui de violeurs « occasionnels » - a pu aussi être fiché pour d’autres raisons criminelles antérieures.
La chute des viols au cours des vingt dernières années aurait une autre raison : les victimes ont davantage le désir de collaborer avec la police pour retrouver leurs agresseur – mais il y a aussi une nette amélioration et considération de la police et de la justice envers ces victimes qu’on croyait à peine autrefois lorsqu’elles venaient se plaindre.
En bref, la police et la justice ont été incitées par les autorités fédérales à mieux prendre en compte la dimension de « crime » qu’est le viol, à mieux enquêter, à mieux poursuivre judiciairement, tandis que les hôpitaux s’équipaient progressivement du matériel biologique, assez récent, permettant le prélèvement de l’ADN et son « profil », désormais accessible à la demande dans un fichier sécurisé. En France, c’est le FNAEG : Fichier national automatisé des empreintes génétiques (FNAEG).
Bref, aux Etats-Unis, selon le FBI, 89 000 femmes ont subi un viol en 2008 (29/100 000 habitants), contre 109 062 en 1992 (43/100 000). C’est encore trop mais comme le remarquent les criminologistes, ces moyens techniques ont fait que les femmes ne sont plus les seules à fournir les « preuves » (déclaration sur l’honneur) de l’agression. Sur le plan judiciaire, la disponibilité de statistiques aurait également fait avancer le dossier vers des poursuites systématiques. Enfin, le gouvernement fédéral a accordé les budgets nécessaires à une pris en charge plus « professionnelle » (police, justice) des viols et de leurs victimes.
Selon USA Today, l’attitude vis-à-vis du viol a également changé lorsque les établissements scolaires ont organisé des campagnes de sensibilisation entre fin 1970 et début 1980. Cela explique sans doute que les femmes agressées soient moins réticentes (le mot est faible) à se plaindre aujourd’hui qu’il y a vingt ans… « parce qu’elles s’attendent à ce que la police les croient » ! Michael Males, criminologiste judiciaire à San Francisco, remarque : « Nus ne voyons plus ces procès cauchemardesques des années 1960, où la réputation d’une femme était remise en question et les gens concluaient qu’elle l’avait mérité »…
La crainte du « profilage » génétique ne serait pas le seul facteur de diminution du nombre de viols, nombre qui reste encore élevé, notamment les cas non résolus. Ce qui justifie cet appel régulier des autorités aux femmes agressées : « portez plainte à la police, votre cas sera properly investigated », vous aurez droit à une enquête correctement menée…
Source : USA Today, mise en ligne Maurice Chevrier
Rejoignez la communauté SCIencextrA
Aucun commentaire:
Write comments