lundi 5 octobre 2009

Ann Minch en croisade contre sa banque sur Youtube!

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Le 8 septembre, Ann Minch, une cliente de Bank of America, fait une annonce sur YouTube : elle ne paiera plus les intérêts abusifs sur sa carte de crédit. Le mouvement de la «révolte des débiteurs» est né et porte déjà ses fruits. Mais jusqu'où iront ces révoltés d'un nouveau genre ?
Ils sont en colère et ils le disent sur You Tube. La «révolte des débiteurs» est en marche et prend chaque jour plus d'ampleur. Tout commence le 8 septembre, jour où Ann Minch met en ligne une vidéo où, regard caméra, elle déclare la guerre à sa banque, Bank of America :

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Dès les premières phrases, on se croit dans une bande-annonce hollywoodienne : «Il y a un moment où il faut savoir se sacrifier pour défendre la justice. Ce moment est arrivé.» Elle expose ensuite sa situation. Cliente de Bank of America depuis 14 ans, elle a toujours effectué ses paiements à l'heure. Un jour, le taux d'intérêt sur sa carte de crédit passe inexplicablement de 12,99 % à 30 %. Elle tente de négocier avec sa banque, en vain.
Ann Minch s'adresse alors directement à la banque, qu'elle traite de «bâtards de voleurs», pour formuler son ultimatum : «Si vous ne rebaissez pas le taux à son niveau antérieur, je ne vous paierai plus un centime d'intérêt.» Anticipant les représailles de la banque, elle explique qu'elle n'a de toute façon «rien à perdre», pas de maison, pas de travail, donc pas de salaire duquel la banque pourrait déduire le paiement des intérêts.

«Vous empruntez votre argent à la Fed à 0 %, donc 12,99 % me paraît déjà une marge de profit suffisante»

Le secteur de la carte de crédit est très peu régulé aux Etats-Unis. Bank of America avertit explicitement dans ses contrats qu'il peut à tout moment modifier les taux. C'est pourquoi l'une des priorités de Barack Obama a été d'encadrer ces pratiques. D'ailleurs, une loi a été votée par les deux Chambres en mai pour obliger les sociétés de cartes de crédit à respecter des délais plus stricts avant d'augmenter les taux et de mieux en informer leurs clients.
La démarche d'Ann Minch est audacieuse, mais surtout efficace. La vidéo affiche près de 400 000 vues et les médias s'emparent du sujet. Une semaine plus tard, elle poste une nouvelle vidéo. Cette fois, avec une «bonne nouvelle» : elle a été contactée par Bank of America, qui lui propose un taux de 16,99 % :

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Elle refuse. «Vous empruntez votre argent à la Fed à 0 % : donc 12,99 % me paraît déjà une marge de profit suffisante», aurait-elle déclaré au banquier, qui finit par céder, et accepte de revenir à 12,99 %.




Le problème d'Ann est résolu et, pour cela, elle «remercie Dieu qui a exaucé mes prières et rendu ma vidéo virale». Mais elle ne s'arrête pas là, puisqu'elle invite les autres débiteurs à rejoindre la «guerre» qu'elle continue de mener «au nom de toute la classe moyenne américaine». Message reçu. Des centaines de clients désabusés mettent en ligne des vidéos où ils crachent leur haine et leur désespoir face aux hausses aussi fortes qu'inattendues des taux d'intérêts, qui ne font qu'augmenter les risques d'impayés.
Parmi eux, un ancien employé de Bank of America, qui a quitté son poste, précisément parce qu'il ne supportait plus les «pratiques sans scrupule qu'il était incité à adopter de manière à remplir les quotas de vente de produits financiers». Lui aussi menace de ne plus payer sa banque, qui, rappelle t-il, a été sauvée grâce à l'argent du contribuable :

Comme le fait remarquer le blog Naked Capitalism, les Américains ne «montent pas aux barricades, ne font pas de grève générale et ne mettent pas des têtes au bout des pics. Mais une grève des débiteurs, ça, c'est dans la mentalité américaine !»

Ann Minch annonce la Tax Revolt : «Il existe des manières tout à fait légale de ne pas payer ses impôts, vous n'irez pas en prison !»

Reste à savoir si la démarche peut réellement porter ses fruits pour tous les clients. Il est encore trop tôt pour savoir s'ils auront autant de chance qu'Ann Minch. Hasard du calendrier ? Le 17 septembre, Bank of America annonçait l'émission d'une nouvelle carte de crédit, dont les conditions et tarifs sont plus «claires» et plus «prévisibles».
Mais pour les «révolutionnaires» autoproclamés, le combat n'est pas terminé. Jusqu'où iront-ils ? Très loin, à en croire la seconde deuxième vidéo d'Ann Minch dans laquelle elle annonce son «nouveau projet» : la Tax Revolt. «Il existe des manières tout à fait légale de ne pas payer ses impôts, conclut-elle. Vous n'irez pas en prison.»






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