Fiche technique
Aperçu de Wolfenstein - E3 2009
Images
Mythique père fondateur des jeux de tir à la première personne, Wolfenstein nous revient aujourd'hui pour un troisième volet, développé cette fois par Raven Software. Un come-back loin d'être fracassant, mais qui permettra néanmoins aux amateurs de séries Z de passer un bon petit moment en compagnie de nazis sans cervelle et de leurs abominations zombifiées.
Nous revoici donc dans la peau de B.J Blazkowicz, un agent d'élite recruté dans le cadre d'une mission périlleuse pour le compte des Bureaux des services secrets américains. Expédié sans ménagement dans la ville allemande d'Isenstadt, notre doux héros - dont le charme ravageur et l'invraisemblable charisme ne vous échapperont pas - doit tout d'abord prendre contact avec la résistance locale afin de mettre un terme aux activités nazies dans le domaine du paranormal. Lors de ses pérégrinations, le bougre entrera également en contact avec les membres de l'Aube d'Or, un groupe d'érudits eux aussi déterminés à mettre des bâtons dans les chenilles des sbires d'Hitler. Wolfenstein mélange donc joyeusement Seconde Guerre mondiale, reliques mystérieuses, sciences occultes et organisations secrètes dans un bon gros shaker et nous sert finalement une mixture plus ou moins digeste. Pour un peu, on se croirait presque dans un Indiana Jones bon marché, sans classe et plus grave encore, sans humour. Bref, vous l'avez compris, on se trouve là en pleine série B, voire Z. Après une petite heure, le joueur ne prendra d'ailleurs même plus la peine d'écouter les répliques en mousse des différents protagonistes, lancées au petit bonheur la chance au cours de cinématiques pauvrement mises en scène.
Blablater sur le "scénario" permettait néanmoins de commencer à évoquer l'une des particularités de Wolfenstein : son étrange structure, axée autour des différents quartiers d'Isenstadt. La ville fait en fait office de "hub" dans lequel vous devrez vous balader pour obtenir de nouvelles missions auprès des membres de la résistance. Il vous faudra donc tout d'abord consulter votre carte, puis tenter de retrouver votre chemin dans un dédale de ruelles truffées de troufions allemands, des troufions qui réapparaîtront d'ailleurs à chaque nouvelle visite. L'idée, sympathique sur le papier, impose en fait de multiples allers-retours bien lourdingues au sein d'un environnement nettement plus étriqué qu'il n'y paraît au premier abord. Car si au début du jeu, on nous laisse volontiers miroiter la possibilité d'explorer la ville et de pénétrer dans de multiples bâtiments pour y dénicher des renseignements et de l'argent, on comprend très vite que l'exploration est en fait réduite au minimum syndical. Isenstadt se limite effectivement au QG "secret" de la résistance, à celui de l'Aube d'Or et à quelques bicoques miteuses dont on aura rapidement fait le tour. Quoi qu'il en soit, vous devrez ainsi faire la navette entre les deux groupes, sans aucune notion de réputation et donc sans vous soucier de plaire à l'une ou à l'autre faction, dont les objectifs sont de toute façon les mêmes.
Les missions elles-mêmes adoptent une forme nettement plus conventionnelle et se déroulent au sein de niveaux bien linéaires. C'est là qu'on entrera vraiment dans le vif du sujet, en allant, selon le cas, pulvériser telle ou telle machinerie diabolique ou éviscérer on ne sait quel grand méchant pas propre. Les combats sont fondamentalement classiques, même si soutenus par un moteur physique solide, capable de mettre en scène de jolies séquences de destruction de mobilier. L'ensemble est plutôt nerveux et offre quelques joyeux moments de bravoure, sans pour autant véritablement décoller. La faute à une IA des plus bancales ainsi qu'à un bestiaire qui ne fait pas preuve de la moindre imagination, en dépit d'un univers qui semblait pourtant tout avoir pour se prêter aux délires des designers. On se contentera donc d'une diarrhée virtuelle de troufions de base, secondés occasionnellement par des officiers aux pouvoirs surnaturels, par quelques übersoldats en armure et par quelques cochonneries zombifiées. L'oscar du monstre le plus gonflant revient tout de même à l'assassin, insaisissable et meurtrier.
Pour venir à bout de ces cochonneries, le joueur profitera d'une petite sélection d'armes en tout genre. On se reposera tout d'abord sur les traditionnels MP40 ou autres Kar98k, des pétoires qu'il sera cependant possible d'améliorer grâce à l'argent qu'on récoltera directement en farfouillant dans chaque niveau, ou tout simplement en complétant les missions. Stabilisateurs, chargeurs de plus grande taille, silencieux, lunettes de snipe, à vous de faire votre petit marché. Notez tout de même que vous ne pourrez pas acheter toutes les améliorations du jeu et qu'il vous faudra faire des choix. Au-delà de ce matos de base, on profitera aussi d'outils un poil plus réjouissants, comme des lance-flammes, des bazookas, des canons à particules ou encore des fusils électriques. Bref, autant de manières de se faire plaisir en faisant mal à son prochain. Cela dit, l'arme ultime de B.J Blazkowicz, est en fait une amulette sur laquelle il mettra rapidement ses petites paluches au début de l'aventure. Le médaillon en question permet, à la moindre pression d'un bouton, d'accéder à divers pouvoirs tous liés au Voile, une sorte de dimension parallèle qui intéresse beaucoup les nazis.
Le premier des pouvoirs auquel vous aurez accès fait office de vision nocturne améliorée, puisque vous profiterez également d'une vitesse accrue ainsi que de la possibilité de traverser les murs marqués du sceau du Soleil Noir. Très rapidement, vous obtindrez la possibilité de ralentir le temps, puis celle de générer un bouclier protecteur. A terme, vous devriez même pouvoir traverser les défenses énergétiques que vous opposeront les nazis. Gardez tout de même à l'esprit que chaque pouvoir consomme de l'énergie et qu'il vous faudra recharger votre beau médaillon dans des puits d'énergie, heureusement très abondants. Quoi qu'il en soit, cette petite sélection de pouvoirs permet de rendre l'action un poil plus dynamique, mais le jeu ne vous invitera pour ainsi dire jamais à vous en servir de manière originale. On traversera donc la campagne en une petite huitaine d'heures sans avoir jamais l'impression de profiter de quelque chose de nouveau ou de particulièrement marquant. Seuls quelques environnements, gentiment décalés, nous sortiront de temps à autre de notre morne torpeur.
Aucun commentaire:
Write comments