Source:Ufopublication le vieux compagnon mort.
Amenhotep IV, dont la cogérance avec Amenhotep III est discutée, règne seul à partir de 1378/1352 et se fait couronner à Karnak, signe qu'au départ, il n'était pas en lutte ouverte avec le clergé d'Amon-Rê. Il entreprend d'ailleurs un programme de construction traditionnel.
Il épouse sa cousine Nefertiti, fille de Ay et de Tiy II, donc petite fille de Youya et Touya. Amenhotep IV et Nefertiti forment un couple encore plus étroitement lié politiquement que celui d'Amenhotep III et Tiy. Comme eux, ils sont associés dans les cérémonies, mais, chose nouvelle, l'art officiel les représente dès le début dans des scènes familiales jugées jusque là trop intimes pour être montrées.
C'est en l'an 2 de son règne qu'Amenhotep IV donne à Aton la place qu'occupait Amon-Rê. En l'an 5 de son règne, il procède à la fondation de la nouvelle capitale qu'il appelle Akhetaton, " l'Horizon du Disque " et marque le site de quatorze stèles frontières.
Depuis le début de la XVIIIe dynastie, la montée des cultes héliopolitains tend à concentrer autour de Rê la création et l'entretien de la vie, sans toutefois écarter les autres dieux. Il serait donc exagéré de parler de monothéisme mais plutôt d'une fusion de compétences multiples dans le Créateur par excellence qu'est le soleil.
Amenhotep IV choisit d'en adorer l'aspect sensible, le Disque. Le résultat donne un ton universaliste qui présente les apparences du monothéisme.
L'originalité d'Akhenaton est d'avoir fourni une image facile à appréhender en évitant le détour par le clergé spécialisé, seul capable de servir d'intermédiaire entre les hommes et un dieu impénétrable. Aton permet la perception immédiate du divin, par opposition à Amon, le dieu " caché ".
Le Disque est une forme du Créateur dont le roi est l'équivalent terrestre. Il prend également en charge les morts, même si Osiris reste à l'honneur.
L'impact de cette réforme sur la population est quasiment nulle. D'abord parce que la Cour se confine très vite à Akhetaton. Ensuite parce que le peuple, écarté de ce qui se passait dans les palais et les temples, continue à vivre sur les bases religieuses traditionnelles.L'originalité de l'image d'Akhenaton est moins importante qu'on ne pourrait le croire. Il conserve tout l'apparat phraséologie de ses prédécesseurs. Ainsi, il se fait représenter en train de massacrer des ennemis vaincus. Il ne touche pas aux structures de l'administration. Sur le plan politique, sa " révolution " renforce l'absolutisme théocratique : le roi est l'intermédiaire obligé entre les hommes et le Disque.La réforme a des effets dans deux domaines surtout : l'économie et l'art.Akhenaton ferme certains temples ou limite leurs activités et rattache les biens cléricaux à la Couronne. La construction de la nouvelle capitale et des nouveaux temples se fait au détriment de l'économie en général et de l'économie divine en particulier.
Les conséquences de l'atonisme sur les arts et les lettres sont plus spectaculaires et plus durables. Une plus grande liberté se manifeste dans les ½uvres contemporaines, surtout dans les compostions poétiques : hymnes et litanies divins et royaux. La langue parlée est introduite dans les textes officiels et dans les grandes œuvres.
Dès le règne d'Amenemhat III, l'idéalisme officiel cède le pas à un réalisme plus sensuel qui n'hésite pas à souligner les formes du corps par des techniques comme celle du " drapé mouillé ". Ce traitement plus généreux des volumes apparaît aussi dans le dessin où l'usage de la ligne est moins rigoureux, l'emploi des couleurs plus souple.
La mode évolue également : nouveaux costumes, nouvelles coiffures…
Des détails stylistiques sont caractéristiques de la période : l'inclinaison de l'½il dans l'orbite et l'étirement des lignes qui produira les fameux yeux " en amandes " d'Akhenaton, les plis dans le cou, les oreilles percées, etc.
Akhenaton radicalise la tendance pour lui-même et sa famille dès la deuxième année de son règne en poussant le réalisme jusqu'à la caricature : l'affaissement des chairs prend une apparence pathologique.
Au fil des ans, le trait s'adoucit et, à la fin du règne, les études d'après nature l'emportent, comme la célèbre tête de Nefertiti de Berlin.
De nouveaux thèmes apparaissent : l'image de la famille, omniprésente dans toutes les scènes, y compris et surtout celles du culte.
La famille royale
La construction et la première occupation de la ville se font entre l'an 5 et l'an 6 du règne d'Akhenaton.
En l'an 12, la reine Tiy s'installe à la cour d'Armana. Cette installation a été interprétée comme la preuve qu'Akhenaton n'a régné seul qu'à partir de cette date.
Nefertiti semble jouer un rôle moins important après l'an 12. Elle se serait même séparée de son mari si l'on en juge que l'une de ses filles, Méritaton, la remplace dans les cérémonies auprès du roi.Les trois années de la fin du règne sont troubles : le pays est livré aux persécutions anti-amoniennes qui se traduisent par le martelage des noms du dieu, martelage que subiront à leur tour Akhenaton et son dieu quelques années plus tard.Peut-être y a-t-il eu une corégence avec Néfernéférouaton? Smenkhkarê a d'ailleurs été attesté comme roi, son règne devant se situer entre ceux d'Akhenaton et de Toutankhaton pour une durée possible de deux ans. Le corps de Smenkhkarê a été retrouvé dans une tombe qui lui a été consacrée dans la Vallée des Rois. Tout indique qu'il s'agit d'un nouvel ensevelissement hâtif.
Dans cette tombe, on a retrouvé d'autres restes qui sont peut-être ceux de la reine Tiy.On pense généralement que toute la famille royale a ainsi été transférée sous le règne de Toutankhamon.
L'Horizon d'Aton
Il est probable que Smenkhkarê puis Toutankhaton étaient des cousins ou des neveux d'Akhenaton qui légitimèrent leur montée sur le trône en épousant chacun l'une des filles du roi.
Lorsqu'il succède à Smenkhkarê, Toutankhaton est âgé d'environ neuf ans. Il épouse la princesse Ankhesenpaaton. Très rapidement, il quitte Amarna pour Memphis. La ville d'Akhetaton est abandonnée après seulement une trentaine d'années d'existence.
La revanche d'Amon
Le retour à l'orthodoxie amonienne se fait sous Toutankhaton, probablement sous l'influence du divin père Ay.
Le jeune roi commence par changer son nom en Toutankhamon. Il meurt à environ dix-neuf ans sans avoir eu d'enfant de son épouse Ankhesenamon : avec lui s'éteint la lignée d'Ahmosis. Sa veuve supplie le roi hittite Suppiluliuma de lui envoyer un de ses fils pour l'épouser et en faire le pharaon d'Egypte. Le prince n'arrivera jamais et l'union entre les empires hittites et égyptiens ne se fera pas.
Ankhesenamon épouse peut-être le vizir de son défunt mari, Ay qui, lui-même, ne régnera que durant quatre ans.
La réelle coupure dynastique a lieu lorsque le commandant en chef de l'armée, Horemheb, prend le pouvoir et se présente comme restaurateur de l'ordre établi.
Il fut un grand constructeur, surtout à Karnak. Après vingt-sept ans de règne, il sera enterré à Thèbes, dans la Vallée des Rois. N'ayant pas d'héritier mâle, Horemheb transmet le pouvoir à un autre militaire, un général originaire du Delta qui va fonder une nouvelle dynastie, celle des Ramsès.
Source:wikipedia-egypte-antique
Quels étaient ces personnages ?
À travers les monuments, nous sommes devenus familiers de plusieurs Pharaons de cette période, qui par la suite ne furent pas admis dans les listes officielles, mais furent considérés comme des rois partageant temporairement le pouvoir ou des Pharaons de transition dénués de légitimité. Parmi ceux-ci, Aménophis IV mérite une attention particulière : durant un règne très actif de douze ans, il tenta d'accomplir une réforme complète de toutes les institutions profanes et spirituelles. Il se bâtit une capitale royale dans le centre de l'Egypte, près de l'actuel Tell El-Amarna, introduisit de nouvelles fonctions, de nouveaux usages, et visa rien de moins que d'abolir tout le système religieux des Égyptiens qui avait subsisté jusque-là, et d'établir à la place le culte du Soleil. De fait, les anciens dieux furent à tel point persécutés par ce roi qu'il effaça les noms de tous les dieux, à la seule exception du Dieu-Soleil Râ, de tous les monuments accessibles dans toute l'étendue du pays ; et comme son propre nom, Aménophis, contenait le nom d'Amon, il le changea en Bech-en-Aten (Akhé-naton), "Adorateur du disque solaire".
Les représentations avaient un style et une manière qu'on n'avait encore jamais rencontré, ni classique ni vraiment pharaonique, avec des images invraisemblablements déformées.
On ne sait quel génial théologien a imaginé le célèbre aspect du disque rayonnant, mais cette extraordinaire idée de représentation illustre parfaitement le propos : les rayons issus du disque se terminent par des mains et descendent sur toute la création. Ils embrassent l'univers entier auquel ils donnent vie par l'intermédiaire du couple royal, lequel est toujours le seul à recevoir le signe de vie, l'Ankh
Ce qui intrigua les Egyptologues c'est qu'après le règne d'Akhénaton, les noms et les images du couple royal d' El-Amarna avaient été eux-aussi systématiquements martelés par leurs successeurs, à l'évidence, les réformes d'Akhenaton n'avaient pas suscité une approbation générale ! Et ce n'était pas le souvenir du seul Akhenaton qui avait été effacé : ses successeurs, Séménekh-karê, Toutankhamon et Ay, furent ignorés de la même manière dans les listes royales postérieures. Ces souverains avaient en commun un trait spécifique : chacun avait plus ou moins été associés à El-Amarna et à ce que cette cité représentait. Et ils l'avaient chèrement payé !
La succession d'Akhénaton
Toute référence au roi Akhenaton, toutes ses représentations et son nom furent systématiquement détruits, son sarcophage fracassé, et sa momie d'abord rapatriée à Thèbes a ensuite disparu. Et ceci se fait avec l'adhésion générale de tout un peuple, et sans qu'aucune voix ne semble s'être s'élever pour défendre la religion hérétique. La stèle "du Renouveau" proclamera sous Toutankhamon
que la réforme était terminée, que les cultes trop longtemps négligés des dieux et déesses traditionnels étaient rétablis. Un peu comme si le pays avait guéri d'une grâve maladie...Cette "damnation" s'étendra ensuite à ses trois successeurs immédiats dont Toutankhamon.
Finalement, lorsque le général Horemheb
sera devenu pharaon, on lui attribuera 59 ans de règne, comme s'il avait été le successeur direct d'Aménophis III, gommant ainsi littéralement de l'histoire Égyptienne toute la période Amarnienne.
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