jeudi 7 mai 2009

Les Japonaises partent en guerre


Les carpes flottent au vent de ce début mai au Japon. Ces oriflammes à l'allure de poisson qui, selon une légende chinoise, devient dragon lorsqu'il remonte le cours des rivières, symbolisent la vitalité des garçons. Le 5 mai, cinquième jour du cinquième mois, était depuis la période de Nara (VIIIe siècle) l'occasion d'un festival saisonnier qui marquait le début de l'été. Avec le temps, il est devenu le jour de fête des enfants mâles.

Le gouvernement en a fait en 1948 celui des enfants en général, mais les attributs de cette journée restent très masculins. Outre les carpes, ce sont la figurine d'un fameux combattant et un kubota, casque de guerrier, que l'on expose dans les foyers. Tous doivent favoriser la croissance, la force, le courage et la persévérance chez le jeune garçon.

UN CERTAIN IDÉAL MASCULIN

Les temps changent cependant et ces référents historiques et martiaux, qui passionnaient les hommes, captivent aujourd'hui les jeunes femmes. Une tendance qui se reflète avant tout dans l'univers du jeu vidéo. D'après l'éditeur Capcom, une grande partie des 1,2 million d'exemplaires vendus de sa série Sengoku Basara l'a été à la gent féminine.

Ces dames, de l'adolescente à la trentenaire, apprécient désormais autant que les garçons de guider les jeunes et fringants héros de ce jeu de guerre dont le cadre est le Japon troublé de la période dite des Royaumes combattants (de la deuxième moitié du XVe siècle au début du XVIIe siècle). Elles s'amusent au coeur des batailles et manient le sabre avec la même passion que les hommes.

Au-delà de ces parties de campagne virtuelles, elles se montrent aussi curieuses d'en savoir plus sur les personnages de ces jeux, la plupart du temps des figures célèbres du passé nippon. Elles fréquentent désormais en nombre les festivals à thèmes historiques, comme celui de la bataille de Sekigahara (1600), dans la préfecture de Gifu.

Elles contribuent aussi fortement au succès des publications spécialisées qui fleurissent dans l'Archipel et dont les ventes ont progressé de 30 % en 2008.

Les romans historiques de Ryotaro Shiba ou ceux de Ryo Wada, auteur notamment de Nobo no shiro (Le Château de Nobo), vendu à plus de 240 000 exemplaires depuis décembre 2007, ont séduit un grand nombre de lectrices.

La tendance fait la popularité des librairies Jidaiya, spécialisées dans tout ce qui a trait à l'histoire : livres, revues, costumes et autres produits dérivés. La première a ouvert en février 2006. Les propriétaires prévoient d'en gérer cinquante en 2011 et reconnaissent que la moitié des titulaires d'une carte de membre sont des femmes.

Pour tenter de comprendre ce succès au féminin, certains évoquent la curiosité nouvelle d'une génération dont les parents ne s'intéressaient pas du tout à l'histoire. Selon Jidaiya, il s'explique par le fait que les héros du passé représentent un certain idéal masculin difficile à rencontrer au XXIe siècle. Ces Japonais, au destin souvent tragique, auraient une dimension que n'ont plus ceux d'aujourd'hui.
source.

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