jeudi 9 avril 2009

Verdun la grande victoire



Gloire aux héros de notre belle patrie qui avec leur sang ont signés l'empire du mal de stigmates meurtrières pour l'achever d'un coup qui ne fut pas mortel tant on se précipita de ne pas achever le travail de destruction totale de la mauvaise époque de l'Allemagne qui finira 30 plus tard par un plus grand bain de sang.(Panzer Marechal de Internaaze)


Tout commence le 21 février 1916, à 7h30, avec un déluge de feu sur les forts de Verdun et sur les tranchées où sont tapies trois divisions françaises.

Puis, l'infanterie allemande monte à l'assaut. Certains soldats sont équipés d'un lance-flammes. C'est la première fois qu'est employée cette arme terrible.

Le chef d'état-major allemand Erich von Falkenhayn veut de cette façon en finir avec une guerre de positions qui dure depuis la bataille de la Marne, dix-huit mois plus tôt. Il projette de «saigner l'armée française» par des bombardements intensifs.

Tenir !

Les poilus résistent héroïquement au premier choc, en dépit de la perte du fort de Douaumont. Très vite, le commandant de la IIe Armée, Philippe Pétain, organise la riposte. Il met en place une liaison avec Bar-le-Duc, à l'arrière. En 24 heures, 6.000 camions montent vers le front en empruntant cette «Voie sacrée». L'assaut allemand est repoussé et la brèche colmatée.

Les attaques vont se renouveler pendant plusieurs mois, sans cesse contenues.

«On les aura !» écrit Pétain le 10 avril... Le général obtient, à défaut de renforts, que ses troupes soient régulièrement renouvelées. C'est ainsi que, par rotations successives (le «tourniquet»), toute l'armée française va connaître l'enfer de Verdun !


La bataille de Verdun prend fin le 15 décembre 1916. Elle aura duré dix mois. La victoire aux Français mais c'est au prix d'une terrible hécatombe. Verdun est le tournant de la Grande Guerre et pour les poilus, le symbole de toutes ses horreurs.

Du côté français, le total des pertes (morts, blessés et disparus) est évalué à 379.000 et du côté allemand, à 335.000. Cela fait de la bataille de Verdun la plus meurtrière des batailles de la Grande Guerre de 1914-1918 après l'offensive de la Somme.

La contre-offensive

Le 22 juin apparaissent les terrifiantes bombes au phosgène, un gaz mortel en quelques secondes. Le 1er juillet survient enfin l'offensive de la Somme. Destinée à soulager le front de Verdun, elle va se solder par un échec sanglant.


source


En 1871, la France, vaincue par l'Allemagne lui concède l'Alsace-Moselle. Elle aspire à la revanche. Mais il semble que ce ne soit pas là une raison majeure de l'affrontement franco-allemand : au début du XXème siècle, le souvenir de la guerre de 1870 et l'idée de revanche ne hantaient plus vraiment l'esprit des Français.

L'impérialisme économique et colonial conduit à des luttes d'influences entre pays européens. En 1914, le partage du monde s'est fait essentiellement au profit de la Grande-Bretagne et de la France. L'Allemagne conteste la suprématie franco-anglaise en Afrique . La France et l'Allemagne s'affrontent par exemple au Maroc en 1905 et 1911. Le dynamisme économique de l'Allemagne fait peur...

La bipolarisation de l'Europe et les antagonismes croissants . Deux blocs se forment par le jeu des alliances : la Triple Entente ( France - Royaume-Uni - Russie ) en 1907 contre la Triplice (Allemagne - Autriche-Hongrie - Italie ) en 1882. Ces pays ont peur les uns des autres. Les tensions précipitent la course aux armements dans les quelques années qui ont précédé la guerre. L'hostilité est très vive, surtout dans les Balkans, entre la Russie qui s'estime être la protectrice naturelle des Slaves - notamment de la Serbie - et l'Autriche-Hongrie qui, ayant annexé la Bosnie en 1908, considère la Serbie comme une menace pour son intégrité territoriale. Les deux guerres de 1912 et de 1913 ont fait de cette région une véritable poudrière par la mise en évidence du problème des nationalités.

L'attentat de Sarajevo , le 28 juin 1914, apparaît comme un détonateur : assassinat en Bosnie de l'héritier du trône d'Autriche, François-Ferdinand, par un étudiant bosniaque. L'Autriche-Hongrie entend dès lors régler définitivement le problème serbe et faire reculer l'influence russe dans les Balkans. Cette nouvelle crise régionale, par la mécanique implacable du jeu des alliances, entraîne l'Europe dans la guerre: d'une conflit localisé l'on passe alors à un conflit généralisé.

Il faut souligner l'extrême complexité de la question des causes de la première guerre mondiale et du problème de la responsabilité ( partagée ? ) révélée par une abondante littérature. Des multiples thèses, retenons que cette guerre n'a sans doute pas été vraiment voulue mais que les diplomates n'ont pas su l'éviter en raison des nationalismes et de l'engrenage infernal des alliances...

Comment se situe Verdun dans ce contexte général ? Le polytechnicien Séré de Rivières fut chargé de la fortification du Nord-Est de la France après la guerre de 1870. Il construisit des régions fortifiées linéaires intégrant les obstacles naturels et ponctuées de camps retranchés. Verdun, môle nord privilégié dans le nouveau réseau défensif, retrouva alors son rôle historique de forteresse. En effet, c'était une base offensive: tête de pont de la France sur la Meuse pouvant contrebalancer Metz, alors annexée, et un noeud de communication Nord/Sud et Est/Ouest. De 1875 à 1914, une double ceinture fortifiée fut créée autour de Verdun qui apparaissait, à la veille de la guerre, comme la place la plus moderne et la plus puissante de l'Est de la France.

Front occidental : échec de la guerre de mouvement

1914 : l’année des illusions

Le 1er août 1914, l'Allemagne et la France se mobilisent. Le 3 août, l'Allemagne déclare la guerre à la France. Le 4 août, le Royaume-Uni déclare la guerre à l'Allemagne. Si l'enthousiasme de la mobilisation a sans doute été majoré, de toutes façons il n'a pas tenu longtemps. Cependant le "patriotisme défensif" a conduit partout à des "Unions Sacrées" autour des gouvernements ou des souverains des pays démocratiques et des empires autoritaires car tous se sentaient menacés, agressés...

Illusion d'une guerre courte dans les deux camps

Des deux côtés, on envisage une guerre offensive mais avec des stratégies opposées. Le Plan Schlieffen, côté allemand, prévoit l'écrasement de la France en six semaines après l'invasion de la Belgique ( neutre ) et en s'appuyant sur la puissance de l'artillerie . Le Plan Joffre, au mépris de l'artillerie, compte sur l'enthousiasme des fantassins pour couper l'armée allemande en deux lors d'une offensive en Lorraine et en Alsace.

Premiers succès des armées allemandes qui percent au nord de la France et se dirigent vers Paris. Mais l'aile droite allemande exposa son flanc à une contre-offensive française : lors de la bataille de la Marne (du 5 au 10 sept. 1914 ) les Français repoussent les Allemands jusqu'à l'Aisne.

Cette première grande victoire française est liée en grande partie à l'action de la IIIème Armée française qui a réussi à bloquer, aux alentours de Verdun, l'avancée de l'armée impériale du Kronzprinz. Si ce dernier était parvenu à atteindre Bar-le-Duc, alors la route de Paris eût été ouverte et la bataille de la Marne perdue. A l'évidence, le rôle de pivot de la place de Verdun au cours de cette bataille a rendu la victoire possible. Les adversaires tentent alors de se déborder, ce qui entraîne un glissement du front vers les Flandres, appelé improprement " course à la mer " .

La guerre s'enlise

Les deux armées s'enterrent dans des tranchées fortifiées, protégées de sacs de sables, de réseaux de barbelés et reliées entre elles par des boyaux., le long d'un front continu depuis la Mer du Nord jusqu'à la Suisse.

C'est à l'occasion de la retraite de l'armée allemande, consécutive à la bataille de la Marne et en raison de la présence et de l'importance de la place fortifiée de Verdun, que la ligne de front prit cette forme particulière appelée : saillant de Verdun.

Désormais, les armées françaises et allemandes sont condamnées à mener une guerre différente de celle qu'elles avaient imaginée au départ.

Guerre de position, guerre d’usure

1915 : guerre des mines et échec des grands offensives

Guerre des mines. A Vauquois, aux Eparges, deux secteurs situés aux deux extrémités du saillant de Verdun, il s'agissait pour le commandement français de reprendre aux Allemands ces points hauts d'où ils menaçaient les tranchées environnantes. Les deux armées s'affrontent à la fois sur terre (duels d'artillerie, attaques d'infanterie ) et sous terre ( galeries creusées sous les positions adverses que l'on tente de faire exploser ).

Maurice Genevoix, acteur et témoin exceptionnel, blessé aux Eparges, a décrit de manière saisissante dans " Ceux de Verdun " ces combats terriblement meurtriers pour finalement des résultats dérisoires. " Ce que nous avons fait, c'est plus qu'on ne pourrait demander à des hommes et nous l'avons fait". En replaçant les hommes au cœur de l'événement, il nous permet de bien comprendre la Grande Guerre. Maurice Genevoix est l'inspirateur du Comité National du Souvenir de Verdun et du Mémorial de Verdun...

Les offensives alliées échouent en Champagne et en Artois. Certaines attaques, coûteuses en vies, sont lancées pour la conquête de quelques centaines de mètres...

1916 : Les grands conflits de la Meuse et de la Somme

Allemands et Français entendent forcer la décision sur le front occidental. Deux batailles particulièrement meurtrières marquent cette année de « guerre totale et industrielle ».

Verdun, 21 février - 18 décembre . Offensives allemandes sur le saillant fortifié de Verdun, sans victoire décisive ; environ 306.000 morts et disparus et 400.000 blessés français et allemands. Cette bataille majeure parmi toutes celles qui se sont déroulées dans la région de Verdun tout au long de la guerre, a eu des effets importants sur la suite du conflit. En effet, cet insuccès a conduit l'état-major allemand à mener une guerre sous-marine qui eut pour conséquence directe l'entrée en guerre des Etats-Unis.

Cette bataille franco-allemande - où furent engagés d'importantes forces coloniales -, a été en définitive non seulement une bataille de France importante, mais bien la bataille de la France puisque près des 3/4 de l'armée française ont combattu à Verdun. De ce fait, elle est devenue d'emblée, dans la conscience nationale, le symbole de la Grande Guerre qu'elle résume et dont elle marque à la fois le sommet et le tournant. Soulignons toutefois que le 18 décembre 1916, la reconquête du terrain perdu par les Français n'était encore que très partielle...

La Somme : offensive franco-britanique le 1er juillet, entraîne, elle aussi, des pertes considérables (environ 400 000 anglais et 200 000 français ) pour des gains territoriaux extrêmement faibles.

1917 : l’entrée en guerre des Américains

Le 2 avril, les Etats-Unis déclarent la guerre à l'Allemagne mais leur armée - à constituer - ne sera opérationnelle qu'en 1918, notamment grâce à l'aide française.

Des troubles éclatent au sein d'une armée française très éprouvée et démoralisée par des échecs retentissants et meurtriers (Chemin des Dames) : indisciplines, actes de désobéissance allant parfois jusqu'à de véritables mutineries qui ont concerné seulement quelque 40 000 soldats au total. Les mesures prises par Pétain pour améliorer la vie du combattant, parallèlement à des mesures répressives ( on dénombre moins de cent fusillés ), l'arrivée de Clemenceau au pouvoir, mettent fin à l'agitation.

L'Allemagne, de son côté, connaît des troubles sociaux liés à la pénurie.

La révolution bolchevique conduit à l'armistice du 3 décembre 1917 entre Russes et Allemands et à la paix séparée de mars 1918. Cela avantage l'Allemagne qui désormais n'a plus à se battre que sur un seul front : le front ouest.


Tranchées de Verdun

Autour de Verdun, poursuite de la reconquête française sur la rive gauche : reprise du Mort-Homme et de la Cote 304 (en août), tandis que sur la rive droite, les Français améliorent quelque peu leurs positions. Il s'agit pour l'essentiel d'attaques localisées destinées à redonner le moral aux Poilus après les mutineries et l'épreuve du Chemin des Dames.

L'entrée en guerre des Etats-Unis et le retrait de l'armée russe modifient les conditions de la guerre, les rapports de force et annoncent la fin de la guerre de position.

1918 : la reprise de la guerre de mouvement et la victoire des alliés

Les Etats-Unis entrent en guerre d'une manière effective, apportant une aide tant militaire qu'économique. Le général Foch prend alors le commandement de toutes les forces alliées.

L'ultime offensive allemande en Champagne ( juillet 1918 ) est stoppée par Foch qui lance une contre-attaque alliée qui s'élargira à tous les fronts. Dominée numériquement et matériellement (engagement des chars d'assaut français ), l'Allemagne, au bord de la guerre civile, capitule.

Les Etats-Unis libèrent la Meuse :

Le 12 septembre, le général Pershing lance la première attaque victorieuse contre le saillant de Saint-Mihiel et fait 16000 prisonniers allemands ;

Le 26 septembre, lors de la difficile offensive Meuse-Argonne ( Varennes - Montfaucon - Stenay ), ils remportent - mais au prix de pertes considérables (environ 117 000 hommes ) -, une victoire retentissante qui conduira à l'Armistice signé à Rethondes le 11 novembre et entrant en vigueur à 11 heures...

Une bilan dramatique

Des pertes humaines considérables. En Europe : 8 millions de morts au total, 6 millions d'invalides, plus de 4 millions de veuves et 8 millions d'orphelins.

En France, le nombre de tués ou disparus s'élève à 1 350 000 ( 10% de la population active masculine), 3 millions de blessés dont 1 million d'invalides. A cela il faut ajouter la mortalité civile due aux privations et à la grippe espagnole. Le déficit des naissances est considérable. La France, proportionnellement à sa population, est le pays qui a le plus souffert de la guerre.

A Verdun, la bataille de 1916 a fait plus de 700 000 victimes : 306 000 tués et disparus ( dont 163 000 Français et 143 000 Allemands ), environ 400 000 blessés ( dont 210 000 Français et 190 000 Allemands ). Parmi les chiffres les plus divers et les plus excessifs cités à propos des pertes de Verdun, c'est ce qui, en ordre de grandeur, paraît le plus proche de la réalité... Cette bataille - destinée à " saigner à blanc l'armée française " - a finalement coûté des pertes quasiment identiques dans les deux armées adverses.

Déclin d'une Europe affaiblie économiquement et politiquement au profit de puissances en expansion : U.S.A., Japon, (U.R.S.S. )

Le traité de Versailles de 1919 humilie l'Allemagne sans l'affaiblir réellement, faisant naître ainsi un ardent désir de revanche, ferment du national-socialisme.

Sur le champ de bataille, autour de Verdun, parmi le grand nombre de villages détruits neuf ne furent pas reconstruits ( Beaumont, Bezonvaux, Cumières, Douaumont, Fleury, Haumont, Louvemont, Ornes, Vaux ) ; les habitants, 3 000 au total, ayant fui avant le mois de février 1916. Dès la fin de la guerre se pose le problème de la destination de cet espace dont la remise en état paraît difficile voire impossible pour des raisons technique, économique et morale. Dès 1919,l'Etat se rend acquéreur de ces territoires jugés irrécupérables. Ainsi la " Zone Rouge" est-elle constituée, une appellation générique sans rapport symbolique avec le sang versé ou la puissance de feu déployée mais due simplement, semble-t-il, au traçage en rouge sur les plans cadastraux de la délimitation de ces terrains! Ces villages martyrs sont considérés comme de véritables communes dirigées par des commissions municipales (pour huit d'entre eux), chargées de perpétuer leur mémoire. Le statut administratif de ces villages "fantômes" constitue un cas unique en France !

Au total, on s'est battu autour de Verdun du début de la guerre à la fin, la bataille de 1916 ayant été un temps fort de tous ces combats de 1914 à 1918. Mais cette bataille joua un rôle décisif dans la victoire finale dans la mesure où les Allemands, ayant connu un échec dans leur tentative de percer le front à Verdun, se sont alors lancés dans la guerre sous-marine à outrance provoquant ainsi l'entrée en guerre des Etats-Unis ; ce qui modifia le rapport de force en faveur des Alliés...

De plus, Verdun est entrée dans la conscience collective nationale dès les premiers jours de la bataille - devenue la bataille de France. Cette dernière résuma à elle seule la "Grande Guerre" et fit de Verdun son lieu de mémoire éminemment symbolique.

source.

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