dimanche 11 janvier 2009

Pamiers devint un enjeux d'une guerre familiale qui dura dix ans

La ville devient l'épicentre de la guerre
fratricide de succession de Navarre. Jean de Narbonne et son fils
Gaston contestent l'héritage de Catherine de Navarre.




Jusqu'en 1483, tant que régna François Fébus sur le comté de
Foix et sur le royaume de Navarre, dont il avait hérité de sa
grand-mère, tout alla pour le mieux. Mais, à sa mort, fort jeune et
surtout sans descendance, c'est à sa sœur Catherine que devaient
revenir ces riches provinces. C'était cependant compter sans leur oncle
Jean, titré vicomte de Narbonne, frère de leur père Gaston, prince de
Viane. Pamiers devint alors un des enjeux essentiels de cette guerre
familiale qui va, pendant dix ans, ravager la contrée. Sans vergogne,
alors que la famille de Grailly a hérité du comté de Foix par une
femme, de même que du royaume de Navarre, Jean de Foix invoque la loi
salique, en vigueur au royaume de France, pour réclamer l'héritage de
son grand-père. Il faut dire que le fait d'être le beau-frère du roi de
France Louis XII n'y est pas totalement étranger, d'autant que
Catherine n'a que 13 ans et que sa mère est une veuve, depuis presque
quinze ans, isolée. Cette querelle familiale divise alors noblesse du
pays et cités. Beaucoup de villes, dont Pamiers, prêtent immédiatement
serment à Catherine de Navarre mais certains nobles de la contrée,
comme Gaspard de Villemur, Jean de Chateauverdun ou François de Lévis,
rallient le vicomte de Narbonne. Dès 1484, Jean de Foix s'empare de
Mazères et de Montaut puis vient menacer Pamiers en campant ses troupes
sous les murs de la cité. Il somme les habitants de lui prêter hommage
mais Bertrand de Rabonit, désigné par la population, lui répond du haut
de la porte de Lestang qu'il peut pénètre en ville mais que Pamiers ne
le reconnaîtra pas comme l'héritier du comté et de la Navarre. Excédé,
Jean de Foix se replie sur Le Mas-Saint-Antonin où, malgré la
résistance acharnée de l'évêque Pascal Dufour, il investit la place en
mettant le feu aux portes et en abattant l'enceinte à coups de boulets.
Il expulse alors le prélat, qui se réfugie en ville et désigne comme
évêque le compétiteur de Dufour, Mathieu d'Artigueloube, qui a rallié
sa bannière. Au passage, il détruit l'évêché, le cloître, le couvent et
la cathédrale. Il tente ensuite d'entrer dans Pamiers en attaquant par
la porte de Loumet mais ses troupes sont vivement repoussées par les
habitants. Jean de Lautrec, envoyé en renfort par la régente Madeleine,
arrive quelque temps plus tard et rétablit un peu le calme : François
de Lévis est même fait prisonnier fin 1484. Mais, alors qu'il rentre à
Pamiers par Loumet, Jean de Foix en embuscade s'infiltre dans la ville
à sa suite.



La bataille rangée dans les rues appaméennes est cependant évitée et
les adversaires arrivent enfin à un accord : Saint-Ybars, Mazères,
Saverdun, Montaut, Le Carla-Bayle, Montégut, La Tour-du-Crieu et Le
Mas-Saint-Antonin sont donnés au vicomte de Narbonne. Est-ce enfin la
paix ? Non ; quelques mois plus tard, les troupes de Catherine de
Navarre reprennent Le Mas-Saint-Antonin, Montaut, Montégut et
Saint-Ybars, tandis que Le Carla-Bayle est rasé. Sans le savoir, pour
Pamiers, des jours sombres se préparent.


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