mardi 20 janvier 2009

La vie sur MARS suite

Au-dessus de nos têtes (le soleil étant le bas comme corps principal attracteur) défile une petite planète, Mars, qui depuis le début de l’ère spatiale défraie régulièrement la chronique des magazines scientifiques et alimente l’imagination fertile des chercheurs et scientifiques.

Il suffit de lire le mythique « The case for Mars » de robert zubrin (traduit en français par « Cap sur Mars ») pour s’en convaincre.

Un immense désert glacé d’une superficie égalant les terres émergées ici, une météo et une atmosphère, des calottes polaires, des nuages, des dépôts de givre, des tourbillons de poussière, des tempêtes de sable, des glaciers enfouis, des grottes, un monde à part entière.

La divulgation par la Nasa d’une détection indéniable de « panaches localisés de méthane » dans l’atmosphère martienne relance le débat sur le passé de cette planète et son état actuel.

Comme disait David Bowie « Is there life on Mars ?... »


Sans remonter jusqu’aux « canaux martiens » et à « la guerre des mondes », la découverte moderne de Mars débute véritablement en 1976 avec la mise en orbite des 2 orbiteurs des missions Viking et l’atterrissage de deux modules.

Via les multiples lits d’écoulements fossiles visibles sur les photographies, les éjectats de cratères d’impact à forme unique (dans le système solaire) de pétales de fleurs (l’impact sur un sol glacé liquifie la glace et le mélange boueux s’épanche), les calottes polaires, on savait il y a 30 ans qu’il y avait et avait eu (très tôt) de l’eau sur Mars.

De la vie ?

Hélas impossible à dire, car malgré la structure hiérarchisée de certains écoulements il était impossible d’en inférer la durée (certains étant manifestement catastrophique, typique d’une débâcle) et surtout l’origine du liquide (pluies ou résurgence de nappes phréatique, ou fonte sous l’effet d’une remontée de chaleur interne ?).


De OVNI' s

Or on pense que la vie nécessite une présence durable d’eau liquide pour émerger.

De l’eau, il y en a dans le sous-sol depuis l’aube de Mars et forcément au-delà d’une certaine profondeur à l’état liquide, mais de l’eau durablement en surface...

C’est Mars Reconnaissance Orbiter qui tranchera véritablement en détectant d’une part des argiles et des carbonates, deux indices assez probants qu’il y eu de l’eau durablement en surface (au moins dans le premier milliard d’années) et donc une atmosphère substantielle. Il y eu sans doute des pluies sur Mars il y a longtemps.

De la vie ?

Il est exclus d’en trouver en surface aujourd’hui s’il y en eu, sauf sous forme fossile, mais personne ne s’attend à un os de squellette...
Les scientifiques songent plutôt à des bactéries et trouver des traces de leur existence passée impliquera d’étudier au sol des argiles (sans doute).
Quand à leur existence présente...

Si des bactéries martiennes existaient elles seraient actuellement dans le sous-sol pour une protection contre les radiations, les faibles pressions et le froid (la pression lithostatique et la remontée de la température avec la profondeur sont des bases du raisonnement conduisant à des niches possibles avec de l’eau liquide).

Comment les localiser ? Par ex en détectant des lieux où se manifesteraient des émissions de méthane, un gaz qui ne peut durer dans l’atmosphère martienne.

On avait des soupçons depuis quelques années, cette fois on semble sûr.

Il y a des sources de méthane localisées dans le sous-sol martien.

Malheureusement le méthane pourrait avoir une origine abiotique, soit émanant de la construction de la planète (soluble dans l’eau et piégeable durablement dans des hydrates de gaz ) soit d’une chimie en sous-sol.

L’examen de la composition isotopique du carbone (et de l’hydrogène) de ce méthane devrait livrer une information précieuse, mais le faire ne sera pas simple. On pourrait aussi chercher au milieu de ces panaches la signature d’autres composés (organiques ou non) entrainés par ce gaz, qui pourrait indiquer la forte probabilité d’une origine vivante. Un futur satellite spécialisé devrait en être capable. On devrait aussi sans doute chercher des traces d’ammoniac. Mars Science Laboratory pourrait se poser dans la région de Nili fossae en 2012 pour trancher la question au spectromètre de masse ( des traces de carbonates y ont été détectées avec MRO).

De nombreuses questions se posent, l’une des plus ardues étant de savoir quelle quantité de méthane fut libérée dans l’atmosphère martienne au cours des temps.
En effet on a inféré une évasion massive de l’eau martienne à partir des rapports isotopiques de l’hydrogène dans l’atmosphère (en pariant que cet hydrogène ne pouvait venir que de l’eau). Comme l’eau a toujours été facile à geler et enfouir et que le méthane a pu être beaucoup plus présent dans le passé (sous forme de gaz), ce rapport isotopique pourrait être trompeur.

Une autre est d’estimer la quantité d’hydrocarbures stockés dans le sol martien, car rien n’empêche d’envisager des stocks importants (pas de tectonique, volcanisme très réduit et sous-sol gelé faisant a priori couvercle, moins hermétique à la belle saison au vu des observations.).

La bonne nouvelle est qu’avec les 19000t estimées d’un seul panache, il y avait de quoi « chauffer la baraque » pour quelques temps sur place (et du carburant pour fusée et une précieuse source d’hydrogène pour fabriquer de l’eau autant qu’on en veut).

Le début d’un futur eldorado en somme...

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