dimanche 23 novembre 2008

Ces rois qui ont tout changé

Hugues Capet


C'est à croire que nous devons tout à la République. Auparavant, la France vivait sous l'Ancien Régime, autant dire un système archaïque et inégalitaire, dominé par un monarque plus intéressé à sa propre gloire qu'à la prospérité de ses sujets, lesquels soutenaient par leur labeur deux classes oisives, la noblesse et le clergé.
Saint Louis


S'il est vrai que la Révolution a provoqué une rupture de régime, la plupart des institutions qui structurent la société aujourd'hui viennent d'un passé parfois très lointain. A tout seigneur tout honneur, c'est Hugues Capet, le fondateur de la dynastie, qui, le premier, a jeté les bases de la principale institution : le gouvernement de l'Etat. Au fils du temps, ses successeurs se sont efforcés d'apporter leur pierre à l'édifice. Et avec trente-cinq rois sur une période de neuf siècles, celui-ci tient debout. En retrouvant ces contributions successives, Historia a formé un gouvernement idéal (présenté selon l'ordre protocolaire de la République), une dream team à faire rêver n'importe quel chef d'Etat...
L'exercice - ludique - consiste à attribuer chaque ministère au monarque le plus emblématique.

Pour certains, le choix s'impose : on ne saurait nommer Saint Louis

ailleurs qu'à la Justice, lui qui a gagné l'amour de ses sujets par son sens de l'équité. En revanche, il ne nous a pas paru souhaitable de confier les Finances à Philippe le Bel, le champion des manipulations monétaires un peu douteuses ; il exerce mieux son talent dans le rôle d'arbitre, à l'instar du locataire de Matignon. François Ier excelle au ministère de la Culture et de la Communication, tant son oeuvre de mécène et son sens de la représentation - camp du Drap d'or pour séduire Henri VIII, grande entrée à Paris pour éblouir Charles Quint - impressionnent les contemporains. Inutile de présenter Henri IV, sa poule au pot et son ministre Sully : l'Agriculture devait lui échoir. Son petit-fils, Louis XIV, premier flic de France ? Un anachronisme, certes, mais on ne peut dénier au Grand Roi d'avoir mis de l'ordre dans le pays et uniformisé une administration qui manquait de cohérence.
Philippe le Bel

Pour certains, le « poste » est plus surprenant. Louis VI le Gros, par exemple, s'avère un adepte de la culture biologique avant l'heure, et ne serait pas désavoué par Nicolas Hulot. On n'attend pas Philippe II Auguste, le vainqueur de Bouvines, dans le rôle d'un protecteur de l'école ; pourtant, en voulant faire de sa capitale une ville qui puisse rivaliser en prestige avec Bologne, Oxford ou Cambridge, il favorise le développement de l'université. On ignore aussi que Charles VII, le monarque indécis qui n'a jamais livré bataille, met sur pied une armée permanente dont l'efficacité lui permettra de reconquérir son royaume. Et Louis VII, le pauvre Louis VII passé à la postérité pour la perte de son épouse (Aliénor) et celle d'un prestigieux duché (l'Aquitaine), il a tout de même réussi à faire fructifier ce qui lui restait de territoire en développant le commerce et l'artisanat ; le père de la petite entreprise, en somme.

D'autres, et non des moindres, tels Charles V, Louis XI, Louis XV, ont également imprimé leur marque dans la constitution de la nation. Oui, la République doit énormément aux têtes couronnées. Forcément. Sinon, ce serait le paradoxe : pas de pères, rien que des fils !

© Historia thématique

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1 commentaire:
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  1. Ha, ha !!!
    Lo Rey Enric au Ministère de l'Agriculture ! Ma foi, cela aurait ravi ce brave homme du Sud-Ouest, grandi à la campagne, et bon-vivant, comme tous les gens de cette région bénie des Dieux... En plus, cela lui aurait été comme un gant, c'est sûr ! Sacré ancêtre que j'ai eu là, et c'est vrai qu'à aimer l'ail comme il l'aimait, ma foi, et les bonnes choses dont on se régale encore par chez moi, eh bien, ç'aurait été un ministre de l'agriculture ad hoc !
    Amicalement, Tinky :-)

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