jeudi 16 octobre 2008

Les fouilles de Tincques nous renseigne beaucoup.

Les fouilles préventives avaient déjà permis de sortir de terre quelques éléments. Les deux semaines de décapage du site en surface ont également été intéressantes d'un point de vue archéologique avec de nouvelles trouvailles. Le chef du chantier, Gilles Prilaux, commente les premiers résultats et confirme l'influence atrébate il y a deux mille ans.

Des monnaies et des objets riches d'enseignements


Le site du futur parc communautaire de Tincques a commencé à livrer ses secrets. On sait désormais qui l'a occupé, et à quelle époque. Les morceaux de céramique et surtout de poterie qui ont été sortis de terre sont caractéristiques de la production atrébate - comprenez d'Arras et de sa couronne - autour du premier siècle. « Arras était un grand centre de production de poterie », explique Gilles Prilaux, chef du chantier, en présentant deux morceaux de ces poteries et en expliquant quels indices permettent cette identification. L'état de conservation de ces pièces est remarquable. Plus de deux mille ans ont passé sans altérer significativement leur qualité.

D'autres objets permettent de dater plus précisément l'occupation des lieux, de manière formelle. Une pièce de monnaie, d'abord, datée de - 29 avant Jésus-Christ. C'est un dupondius, également appelé as de Nîmes. Sur une face, les portraits d'Octave (qui deviendra l'empereur Auguste en - 27) et d'Agrippa (homme politique important qui a réformé les voies romaines en Gaule). « C'est ce qu'on appelle une monnaie bicéphale, avec deux profils. C'est un type de pièce peu courant dans les monnaies de l'époque », note Gilles Prilaux. L'autre face de cette pièce représente un crocodile (symbole de la ville de Nîmes, en référence à la victoire d'Actium sur l'armée de César et Cléopâtre). La pièce est belle... à défaut d'être rare. « La monnaie était le premier grand geste de communication chez les Romains ! Elle inondait tout l'Empire, de Tincques à Alexandrie, c'était le moyen de se faire connaître », ajoute Gilles Prilaux.

Une autre pièce de monnaie fait état de l'occupation des lieux au IIe siècle. Il s'agit cette fois d'un sesterce présentant le profil de l'impératrice Lucilia. « Ces deux monnaies nous confortent dans l'idée que le site a été occupé pendant environ deux siècles... » D'autres objets en bronze ou en plomb attestent de cette occupation à l'époque gallo-romaine. Les archéologues ont par exemple trouvé une applique de meuble. Mieux, ils ont aussi sorti de terre une poignée de meuble de forme delphiniforme. Comprenez qu'elle est en forme de dauphin. Elle représente en l'occurrence dans le style caractéristique des Romains, deux dauphins qui se rejoignent. Autre trouvaille, une clavette de char, élément qui était enfiché dans le moyeu de la roue des chars. Les chercheurs attendent aussi les conclusions concernant une très belle parure en bronze, d'une vingtaine de centimètres de diamètre. Gilles Prilaux pense, toutefois sans certitudes, que ce pourrait être un torque, c'est-à-dire une parure de guerre gauloise. •
Source:lavoixdunord

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