Laure Manaudou, nouvelle star de Marseille

La nageuse Laure Manaudou a officiellement confirmé qu'elle avait choisi de s'entraîner à Marseille pour relancer sa carrière après l'échec des jeux Olympiques de Pékin, dans une conférence de presse lundi au Cercle des Nageurs de Marseille.

"Il y avait plusieurs possibilités dont le Racing (Lagardère Paris Racing ndlr), et Philippe Lucas que j'ai vu début septembre", a dit la championne olympique 2004, "J'ai pesé le pour et le contre mais je suis tombée un peu amoureuse de Marseille. La vie est agréable, il y a un bon groupe, de bonnes conditions".

"J'ai envie, il faut que je me remette au haut niveau, ce sera une saison difficile, je suis motivée", a-t-elle poursuivi.


La championne olympique 2004 et triple championne du monde, licenciée à Mulhouse depuis janvier, avait signifié il y a quelques jours à son avocat Didier Poulmaire son envie de s'entraîner à Marseille.

La venue de la nageuse devrait coûter au club 350.000 euros, dont 200.000 euros versés à Manaudou elle-même. Un parraineur privé aurait d'ailleurs apporté la majorité de la somme permettant le paiement du salaire.

Après des Jeux qui ont tourné au fiasco et à l'issue desquels elle avait annoncé vouloir prendre "une longue pause", Manaudou a pris quelques jours de vacances dans sa famille puis à Marseille, où elle s'est rapidement mise à l'eau.

Le Cercle des nageurs de Marseille, qui compte dans ses rangs les médaillés olympiques Fabien Gilot et Frédérick Bousquet, s'est largement étoffé cette saison avec la venue de Camille Lacourt, Nicolas Rostoucher et surtout d'Esther Baron, grande amie de Manaudou.

Les quinze nageurs de haut niveau de Marseille sont encadrés par Romain Barnier et Emmanuel Poissier.

Depuis un an et demi, l'égérie de la natation française a traversé de nombreux remous et changé trois fois d'entraîneur. A Pékin, elle a terminé huitième du 400 m nage libre, sa distance fétiche sur laquelle elle avait été sacrée à Athènes, et septième du 100 dos. Elle a été éliminée en demi-finales du 200 m dos.

Question: A Pékin, vous aviez annoncé un break Qu'est-ce qui vous a fait changer d'avis?

Réponse: "Le long break, ce n'est pas moi qui l'ai annoncé, mais plutôt Lionel (Horter, son ex-entraîneur, ndlr), qui pensait que j'avais besoin d'au moins 6 mois de vacances. Je me suis bien ressourcé ici, je n'ai pas eu besoin d'énormément de vacances, je n'ai pas vraiment coupé avec la natation. Et je ressens le besoin de recommencer maintenant, car cela me manque beaucoup."

Q: Avez-vous vraiment envie de refaire des sacrifices?

R: "Oui, j'en ai envie. Pékin n'étais pas facile. Cela va me faire du bien. Il faut que je remonte au plus haut niveau. Même si je sais que ce sera difficile, car je m'attends à une saison compliquée. Mais je suis motivée, il y a un très bon groupe ici".

Q: Avez-vous eu honte de votre performance à Pékin et sentez-vous une dette envers le public?

R: "Il n'y a aucune honte à avoir. Tout sportif a des hauts et des bas et je n'avais jamais eu de bas. Ce n'est pas comme si j'étais arrivé à Pékin sans rien avoir fait à l'entraînement! Certes, je n'avais pas énormément envie d'y aller. Et en arrivant à Pékin à reculons, c'est sûr qu'on va se planter! Après, je ne me sens pas de devoir, je veux surtout me montrer à moi-même et à mon entourage qui croit en moi que je peux faire mieux".

Q: Qu'est-ce qui a motivé votre choix pour Marseille?

R: "Je suis venu voir des amis ici en vacances et je venais tous les jours ici pour profiter des vacances et bronzer. Progressivement, je me suis intéressé au structures, aux entraîneurs, aux entraînements. J'ai commencé à me poser des questions, à me renseigner. Il y avait plusieurs possibilités, comme le Racing et Philippe Lucas, que j'ai revu début septembre. J'ai pesé le pour et le contre. Et je suis tombé un peu amoureuse de Marseille. Il y a beaucoup de bonnes conditions: la vie est agréable, il y a un bon groupe et de bonnes conditions d'entraînement et de bons résultats. Je suis ici aussi avec des gens que j'aime".

Q: Quels sont vos objectifs sportifs?

R: "Je veux d'abord reprendre petit à petit, pour faire attention. Le premier objectif sera d'abord une qualification pour les championnats du monde de Rome. On verra ensuite comment cela se passe par rapport à ma préparation".

Q: Philippe Lucas était-il votre premier choix d'entraîneur?

R: "Non, j'avais des idées, je ne pensais pas à quelqu'un ou à un club en priorité. Je ne voulais pas me précipiter pour changer une semaine après... Ici, il y a un esprit de groupe, où tout le monde se +booste+ en compétition. Et à l'entraînement, le fait de nager en plusieurs groupes et de ne pas nager toujours avec les mêmes personnes m'a aussi convaincue".

Q: Avez-vous tiré des leçons de vos expériences précédentes pour vous stabiliser?

R: "Tout ce que j'ai fait m'a toujours servi, même si cela n'a pas toujours été bon pour ma carrière et ma vie privée. Je ne regrette rien, car cela m'a finalement permis d'être ici. Je suis prête à travailler des heures et des heures pour une seconde de bonheur".

Q: Sur quelle distance allez-vous vous concentrer?

R: "J'ai déjà ma petite idée. Je vais plus me mettre sur 200 m dos et 200 crawl, et 100 m dos et 100 m crawl. Mais plus sur 200 m. Pour l'instant, je mets de côté le 40O m. Je vais changer de nage et voir un peu autre chose".

Q: Avez-vous eu envie de tout arrêter?

R: "Non. J'ai plus eu envie de gagner une deuxième fois et continuer pour remonter au plus haut niveau".

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