Modèle présentant la collection printemps de Marc Jacobs, le 8 septembre à New York
NEW YORK (AFP) — Abandonnant les étiquettes "trash" et "punk" qui lui sont souvent accolées, Marc Jacobs a choisi lundi soir de faire scintiller une Mary Poppins à la fois chic et ludique, créant à nouveau l'événement à la "Fashion Week" de New York.
"Mary Poppins va à Dubaï", titrait mardi le quotidien en ligne style.com, vitrine internet des magazines de mode Vogue et W, qui évoquait également les tenues de Deborah Kerr dans la comédie musicale "Le roi et moi" (1956) pour décrire cette collection impeccable, bariolée, chatoyante et abondamment accessoirisée.
Du galurin aplati en paille brillante, porté crânement sur des lunettes d'institutrice des années 50, à la sandale en perles rubis ou la large ceinture drapée remontant sous la poitrine, chacun des 54 modèles a apporté sur le podium planté de colonnes en miroir un foisonnement de détails et de mélanges de tissus et d'imprimés que Marc Jacobs est sans doute seul à savoir rendre élégants et jamais dissonants.
Si les autres stylistes, vedettes ou pas, présentent depuis vendredi dernier des collections où toutes les longueurs sont présentes, du short à la robe longue, et où les genres sont souvent sont mêlés, le créateur américain n'a montré aucune hésitation: les jupes étaient au genou ou à mi-mollet et étroites, et on n'a vu aucun short.
Mêlant maestria, créativité et humour dans ce défilé présenté tard dans la soirée devant près de 2.000 spectateurs enthousiastes à l'ancienne armurerie de New York, sous les airs de la "Rhapsody in Blue" de George Gershwin, Marc Jacobs a ainsi résumé aux journalistes son objectif: "L'Amérique, Broadway, la naïveté, la féminité".
Les défilés du styliste, qui outre sa propre maison de mode est également directeur artistique de la marque de luxe française Louis Vuitton, n'ont pas leur pareil pour attirer célébrités et paparazzi.
L'arrivée de la chanteuse Jennifer Lopez, la main dans la main d'une Victoria Beckham transformée, cheveux courts et noirs et jupe tube à mi-mollets, a failli provoquer l'émeute.
Si la journée de lundi s'est ainsi terminée en apothéose, elle a été marquée par d'autres moments forts. La Française Catherine Malandrino, installée depuis dix ans à New York, a elle aussi remporté les faveurs du public au Chelsea Museum (sud-ouest de Manhattan), avec une collection respectant ses credos.
Coiffées de petits chignons portés comme des couvre-chefs, les mannequins portaient des mousselines transparentes sur fourreaux de satin ivoire, des robes-bustier couleur menthe à l'eau, des tenues de cocktail en crochet blanc ajouré, des boléros en cuir beige surpiqués ou des petites vestes en ottoman marron glacé.
La créatrice a repris le motif patriotique qui avait fait son succès il y a quelques années, et présenté deux tenues dont l'imprimé représentait la tête de la statue de la Liberté.
Election présidentielle oblige, les tentes de Bryant Park ont été décorées de macarons électoraux rouges, blancs et bleus, proclamant "votez pour la mode", "portez votre bulletin de vote", "élisez votre style".
La Canadienne Tia Cibani, styliste de Ports 1961, une marque qui a le vent en poupe, y a présenté en fin d'après-midi une collection très inspirée par sa ville de Vancouver, où des "squaws" portant des colliers ethniques étaient vêtues de vestes à franges et lamelles de cuir, et défilaient sous les accents "country" d'un groupe canadien présent sur le podium, les "cowboy junkies".
Parmi les défilés de mardi, les plus attendus étaient ceux de Derek Lam et Alberta Ferretti.
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