Sangliers, renards, goélands, certaines espèces d'animaux sauvages prolifèrent, se rapprochent des villes et ne craignent plus la présence humaine. L'homme, qui les a protégées ou a favorisé leur reproduction, doit maintenant supporter leurs nuisances.
Marseille. Une vieille dame est chassée de sa terrasse, en plein centre-ville, par le goéland qui a élu domicile dans ses géraniums. Avec de violents coups de bec sur le crâne de l'octogénaire, le volatile lui interdira deux mois durant l'accès au lieu qu'il considère, depuis qu'il y a fait son nid, comme son territoire.
Ilharre (Pyrénées-Atlantiques). Au terme d'une incroyable course-poursuite dans les alpages, un vautour s'abat sur une vache vivante et lui dévore la langue et les yeux avant de convier ses congénères au festin. Lorsque l'éleveur et son voisin, qui a assisté à l'effrayant spectacle depuis ses fenêtres, parviennent sur les lieux du drame, trois vautours sont en train de mastiquer la bête et une bonne trentaine se sont déjà posés sur la prairie. L'approche des deux hommes armés à quelques mètres du groupe laisse les oiseaux tout à fait indifférents. Il faudra huit coups de fusil tirés en l'air pour qu'ils daignent-mollement-déguerpir.
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Absents de cette zone il y a quelques années, ils seraient aujourd'hui plus de 700 dans cette forêt d'Ile-de-France traversée par les automobilistes. « C'est vrai qu'il y a beaucoup de cartons sur cette nationale, c'est ennuyeux, admet Didier Gavens. Mais les gens veulent de la biodiversité, non ? Eh bien, quand ils s'emplâtrent un sanglier sur la nationale, disons qu'ils se prennent la biodiversité dans la gueule... »
Bias (Lot-et-Garonne). Un sanglier pénètre dans le salon de coiffure d'un centre commercial, le saccage avant de s'élancer vers la porte derrière laquelle des clientes en bigoudis, terrorisées, se sont réfugiées. Il faudra attendre l'arrivée des pompiers pour faire sortir la bête folle furieuse.
Vous croyez à la bande-annonce d'un mauvais film catastrophe ? Tout ce qui précède est véridique. Chacune de ces espèces sauvages connaît une explosion démographique sur notre territoire. Chacune a depuis plusieurs années modifié ses habitudes alimentaires ou sociales. Et c'est l'homme qui, parfois avec les meilleures intentions du monde, est à l'origine de ces changements pour le moins troublants.
« Je ne dis pas que le vautour est devenu prédateur, mais, depuis quelques années, disons qu'il provoque le destin des bêtes , euphémise Pierre Casassus-Lacouzatte, président de la Fédération transpyrénéenne des éleveurs de montagne. Il fait des vols en rase-mottes au-dessus des brebis pour les faire décrocher de la paroi. Il piste les vaches sur le point de vêler pour manger leur placenta, et quand celui-ci ne sort pas assez vite, c'est vrai qu'il n'hésite plus à s'attaquer à l'animal. » Tant d'agressivité, tout de même, pour un charognard pacifique qui n'est censé se nourrir que d'animaux morts... Mais le vautour a une excuse de taille : il meurt de faim.
Classé espèce protégée en 1976, se nourrissant des carcasses de bête laissées dans la montagne par les éleveurs et de celles déposées à son intention par les parcs nationaux, sa population, dans les Pyrénées, s'est considérablement développée durant les quarante dernières années. Jusqu'à ce que l'on s'avise de sa prolifération et que l'on stoppe brusquement, en 1997, les nourrissages volontaires. Jusqu'à ce qu'advienne surtout la crise de la vache folle.
Des centaines d'attaques.
Depuis le début des années 2000, Bruxelles interdit aux éleveurs d'abandonner en montagne leurs animaux morts. Et, en 2006, l'Europe fermait les muladares espagnols, ces charniers à ciel ouvert des élevages de porcs ibériques qui avaient fait pendant des années le délice des charognards. Du jour au lendemain, les 2 000 vautours français et les 20 000 vautours espagnols n'ont plus rien eu à se mettre dans le bec. « C'est l'homme qui a acculé le vautour à ce comportement : il l'a choyé, lui a permis de proliférer, et brusquement il ne lui donne plus rien à manger , s'alarme Didier Hervé, président de l'Institution patrimoniale du haut Béarn. Maintenant, il va falloir trouver le moyen de le détourner des animaux vivants. » Depuis 2002, l'Observatoire départemental des dommages au bétail a enregistré près de 300 témoignages d'attaques.
Alain Laralde, propriétaire de la vache morte dans les circonstances décrites plus haut, en a perdu le sommeil pendant six mois : traumatisé par cette boucherie, il s'est retiré d'un métier qu'il exerçait pourtant depuis trente ans et a lancé l'Association pour la sérénité à la campagne ... « Non seulement l'Etat refuse de nous indemniser, mais nous n'avons même pas le droit de tirer sur le vautour qui fait subir un tel calvaire à l'une de nos bêtes ! s 'indigne-t-il. Je suis né ici et j'ai toujours vu ces oiseaux s'envoler dès qu'un homme approchait à moins de 200 mètres. Aujourd'hui, c'est clair, ils n'ont plus peur de nous. Moi, j'ai interdit à mes petits-enfants de se promener en montagne. »
Difficile, tout de même, d'admettre qu'une espèce sauvage puisse modifier de façon aussi radicale son comportement. « Mais croire qu'un animal agit de façon immuable est une idée reçue , explique pourtant Georges Gonzalez, chercheur en biologie du comportement à l'Inra. Même si le vautour est physiologiquement destiné à être charognard, il peut adopter, sous la pression du groupe ou des circonstances, un comportement déviant. Et, s'il s'aperçoit que cela lui convient, il en gardera mémoire et le reproduira. Comme nous, l'animal invente, dans la mesure de ses capacités cognitives, de nouveaux comportements. Ainsi, chez certaines espèces, la peur de l'homme, quand il n'est plus leur prédateur, est en train de disparaître. Quant à la capacité d'adaptation à l'environnement urbain, elle est parfois surprenante. » Au début du siècle dernier, les renards étaient diurnes et prédateurs. Au contact de la ville, ils sont devenus nocturnes et charognards...
Les savants que le Muséum national d'Histoire naturelle envoya en 1920 observer les 200 goélands qui nichaient sur l'archipel du Frioul seraient bien surpris d'apprendre que ces « oiseaux rares » sont aujourd'hui près de 50 000 sur ces îles, et qu'ils ont surtout, depuis vingt ans, commencé à coloniser Marseille. « Les goélands étaient très peu nombreux au début du siècle dernier , explique Patrick Bayle, ornithologue. Mais, lorsque l'espèce a été protégée en 1976, sa population avait en fait déjà commencé à augmenter avec l'avènement de la société de consommation. Cet oiseau se nourrit de déchets. Alors, plus nous gaspillons, plus il prolifère. »
Les gigantesques colonies de volatiles se trouvant désormais à l'étroit sur les îles, et les décharges se situant sur le continent, les goélands, pas bêtes, ont donc appris dès le début des années 90 à faire leur nid sur les toits des villes du littoral méditerranéen. Et à Marseille, où ils sont maintenant légion, des habitants au bord de la crise de nerfs supplient chaque année, en vain, la municipalité de les en débarrasser. « A Pâques, lorsqu'ils commencent à nicher, la femelle couve, elle est discrète. Mais, en mai, les poussins réclament leur pitance dès 4 heures et demie, 5 heures du matin, et les adultes leur répondent avec des cris perçants qui vous réveilleraient un mort. Dans certains quartiers, à l'aube, c'est un tintamarre de tous les diables, et cela dure pendant près de deux mois. Les gens deviennent fous. » D'autant que, si le goéland argenté qui colonise les villes du littoral atlantique est pacifique, le leucophée, qui niche autour du Bassin méditerranéen, défend son territoire avec hargne.
« Lorsque les Marseillais commencent en mai à sortir sur leurs terrasses, le goéland, qui s'y est déjà installé depuis plusieurs semaines, considère qu'il est chez lui. Que l'intrus soit un être humain ne change rien, puisqu'il sait que l'homme ne lui fera pas de mal : il lui fonce donc dessus et lui donne un coup de bec sur le sommet du crâne. Cela arrive beaucoup plus souvent qu'on ne le croit. » Inutile de sombrer dans la psychose : jamais vous ne serez assailli par une nuée de goélands vengeurs, car cet oiseau attaque seul. « Mais, pour les couvreurs ou les installateurs d'antennes de télévision, c'est un vrai problème », constate Patrick Bayle, qui ne compte plus le nombre d'égratignures sanglantes infligées à son crâne d'ornithologue.
La ville est un refuge pour certaines espèces.
Paul Lefranc exerce l'étonnant métier d'effaroucheur et connaît bien le problème. « La ville est en train de devenir un refuge pour certaines espèces. En ville : pas de prédateur, et surtout, pas de fusil... Et puis, par souci écologique, les municipalités coupent beaucoup moins les arbres, e x plique-t-il. C'est bien, mais pour les étourneaux et les corneilles, évidemment, c'est une aubaine. Les gens veulent plus de nature, mais ils n'en soupçonnent pas les nuisances. » Chaque année, le fauconnier intervient à la demande d'une école maternelle de Villeurbanne, dans la banlieue lyonnaise. « Devant l'école, les arbres sont pleins de corbeaux. Ils sont inoffensifs mais ils sont noirs, ils font "crôa", alors les mères sont terrorisées », s'amuse-t-il.
Comme fut terrifié cet habitant de Strasbourg qui se retrouva un beau matin les quatre fers en l'air, chargé, dans son petit jardinet de banlieue, par une laie en colère. Avisant un tas de branchages sur la pelouse, l'homme s'était approché, une fourche à la main, avant de s'apercevoir que le tas n'était autre qu'un « chaudron », un gîte plein de petits marcassins sur lequel veillait une mère de plusieurs dizaines de kilos. L'anecdote fait à peine sourire Didier Gavens, directeur de la Fédération des chasseurs d'Ile-de-France.
Ces histoires de sangliers de moins en moins farouches qui s'égarent sur les ronds-points, dans les jardins, les golfs et les parkings des zones périurbaines, il les connaît par coeur. Et il n'éprouve visiblement aucune compassion pour les banlieusards que ces rencontres inopinées avec la faune sauvage épouvantent. « Le gugusse qui s'est acheté un pavillon, c'était bien pour se rapprocher de la nature, non ? Avant, à la place de son pavillon, il y avait un champ dont se nourrissaient les sangliers. Maintenant, ils sont bien obligés de bouffer ses rosiers. » Qu'on se le dise. En février, une escouade de policiers s'était couverte de ridicule dans les rues de Villetaneuse (banlieue parisienne) en coursant un sanglier, ne réussissant à l'abattre qu'au bout de... trente coups de fusil.
L'épisode, grand-guignolesque, inspire à Gavens une moue de dédain : « Les hommes ne savent plus comment appréhender la faune sauvage. Un renard dans un jardin et c'est la panique : on appelle le maire, qui ne sait pas quoi faire. En Ile-de-France, il doit y avoir cinquante gars à tout casser capables de neutraliser un sanglier. » L'ennui, c'est que le grand gibier sauvage, et le sanglier en particulier, prolifère, lui, de façon exponentielle. De 100 000 en 1990, les cochons sauvages chers à Goscinny sont aujourd'hui plus de 500 000 dans l'Hexagone. Et l'homme, là encore, n'est pas étranger à cette reproduction échevelée. « Dans les années 80, il y a eu chez les chasseurs une mode du grand gibier , rappelle François Klein, de l'Office national de la chasse et de la faune sauvage. Pour se constituer un capital de chasse important, les fédérations ont donc donné la consigne de ne tuer que les très jeunes animaux pour laisser les plus âgés se reproduire. Aidées par un adoucissement du climat qui favorise la reproduction et par le développement des cultures céréalières dont raffolent les sangliers, les fédérations ont vu leurs espérances se réaliser bien au-delà de ce qui était prévu. Maintenant, elles sont dépassées. »
Chaque année, les sangliers infligent pour près de 25 millions d'euros de dégâts aux agriculteurs, indemnisés par les chasseurs qui commencent à tirer la langue. Ils provoquent, surtout, l'essentiel des 30 000 collisions automobiles avec un animal sauvage enregistrées chaque année en France.
« La biodiversité dans la gueule... »
Un vrai problème pour le Fonds de garantie automobile, qui évalue cette petite plaisanterie à 20 millions d'indemnisations annuelles. « Comme la ville et les zones périurbaines s'étendent, les sangliers se retrouvent enclavés sur de petits territoires qui ne sont pas des zones de chasse, où ils se reproduisent plus que jamais. Ils sont opportunistes, alors ils se sont accommodés à ce nouvel environnement et ont de moins en moins peur de l'homme. D'où les rencontres de plus en plus fréquentes dans des zones commerciales, des bases de loisirs ou des parkings, avec des habitants paniqués », explique François Klein.
Pour neutraliser ces encombrants voisins, l'Etat organise de plus en plus de battues administratives sur les zones interdites de chasse. Dans la forêt de Saint-Germain, la préfecture tente ainsi de venir à bout de la population de sangliers qui a élu domicile autour de la nationale. Absents de cette zone il y a quelques années, ils seraient aujourd'hui plus de 700 dans cette forêt d'Ile-de-France traversée par les automobilistes. « C'est vrai qu'il y a beaucoup de cartons sur cette nationale, c'est ennuyeux, admet Didier Gavens. Mais les gens veulent de la biodiversité, non ? Eh bien, quand ils s'emplâtrent un sanglier sur la nationale, disons qu'ils se prennent la biodiversité dans la gueule... » Dit comme ça...
Des faucons sur la ville
Mardi 2 septembre. Les ministres européens des Transports visitent l'usine Alstom, à La Rochelle, ignorant qu'une chasse sanglante s'y est déroulée la nuit précédente. Quelques heures plus tôt, Tornade, Hosannah, Mordante, Java et Paulette, lâchés dans l'usine, ont fait un carnage entre les rames des TGV flambant neufs. Tornade et sa bande sont des faucons et des buses chargés de flanquer une trouille bleue aux oiseaux-ici, des pigeons-qui encombrent les espaces publics, les musées ou les sites d'entreprises privées. Leur maître, Paul Lefranc, dirige une société d'effarouchement-il en existe une dizaine en France-et est assailli de demandes d'intervention : pigeons dévastant le château d'Azay-le-Rideau, étourneaux s'appropriant par dizaines de milliers le jardin de la Bibliothèque nationale de France, corbeaux, passereaux et surtout goélands envahissant de leurs cris et de leurs déjections des jardins publics et des toits d'usine. Toute l'année, Lefranc sillonne donc la France avec ses rapaces à cran. « Nous les pesons chaque jour pour vérifier leur degré d'agressivité », dit-il. Car pour que les volatiles gênants frissonnent au point de prendre la poudre d'escampette, il ne suffit pas de faire voler leurs prédateurs comme dans un simple spectacle de fauconnerie. « Il faut qu'ils comprennent que les rapaces ne sont pas là pour rigoler », dit Paul Lefranc. Il faut, en clair, « pour l'exemple », que quelques oiseaux de la colonie soient tués ou au moins estropiés. Aucun problème pour les pigeons, dont personne ne pleure les pertes, ni pour les étourneaux, que l'on effarouche en période de chasse : la tuerie est légale. Mais la chasse au corbeau demande une autorisation préfectorale, et le goéland, protégé par la loi, pose problème. « Il y a parfois des accidents », admet l'effaroucheur. Toute la difficulté, lors des interventions en ville, est de garder le contrôle sur des rapaces libres d'aller où bon leur semble. « Nous les dotons d'un émetteur, car il faut souvent aller les chercher chez des particuliers, dans un jardin privé ou dans un appartement où ils sont entrés, par la fenêtre, à la poursuite d'un oiseau. L'autre jour, j'ai sonné chez une dame que j'ai trouvée pétrifiée : mon faucon était en train de plumer un pigeon sous la table de sa cuisine ! » L'an dernier, Paul Lefranc et ses faucons effarouchaient les mouettes qui avaient élu domicile sur la terrasse du restaurant du musée du Quai-Branly, à Paris. Las, Tornade, Hosannah et sa bande, trouvant le festin un peu maigre, décidèrent de piquer sur le Champ-de-Mars, contre la volonté de leur maître, et de s'offrir quelques corbeaux en dessert. Une vieille dame nourrissant paisiblement les corneilles vit l'une d'elles emportée, sous son nez, dans les serres d'une buse affamée...
L'arche de Noé berlinoise
Berlin est la ville d'Europe qui abrite la plus importante population d'animaux sauvages. Renards, sangliers, lapins, aigles et grues ont élu domicile dans les parcs, jardins ouvriers, cimetières, sur les innombrables chantiers et terrains vagues, et surtout le long de la coulée du Mur, où pousse maintenant une végétation luxuriante. La capitale allemande compte 8 000 sangliers qui viennent fouiller les poubelles et labourer la pelouse des quartiers résidentiels. Les renards seraient 2 000-une renarde et ses trois petits ont longtemps vécu paisiblement dans la cave du Neues Museum, le Louvre berlinois. Les colonies de castors se multiplient sur les rives du plus grand lac de la ville et on aperçoit aujourd'hui des mouettes sur les décharges publiques. Berlin a d'ailleurs déjà toute une série de mascottes : l'aigle du lac de Tegel, les 150 familles de ratons laveurs qui vivent en liberté en bordure de l'Alexanderplatz et le raton laveur du parking de l'hotel Park Inn, devenu une véritable star dans la capitale
New Delhi.
Piégés par l'urbanisation, 10 000 singes vivent dans les rues de Delhi. Quand la faim les tenaille, les primates, protégés du dieu Hanuman, commettent crimes et délits, causant, l'an dernier, la mort du maire adjoint de la capitale. Ils se replient dans les bâtiments gouvernementaux. Une excursion des macaques dans les bureaux du Premier ministre, Manmohan Singh, reste un souvenir embarrassant pour les services de sécurité. Depuis, des employés municipaux, armés de filets et de bananes, tentent de capturer les plus pugnaces. Et une race de singes féroces, des langurs, a été dressée pour attaquer les macaques rhésus.
A Mexico,
les aigles et les faucons sont de plus en plus nombreux, mais sont protégés par les services de la ville. Eboueurs efficaces, ils nettoient la capitale des serpents, des souris et surtout des pigeons. Ils sont aussi devenus les gardiens de l'espace aérien, chassant les oiseaux migrateurs tentés de se poser sur les pistes de l'aéroport Benito Juarez.
A Londres,
10 000 renards rouges ont colonisé les parcs du centre-ville. Les conservateurs rendent les libéraux, qui ont interdit la chasse à courre, responsables de cette prolifération.
Source:le point
How Does WhatsApp Make Money? Know the facts! | WhatsApp Business Model
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