mardi 5 août 2008

Au chevet des coraux

Tous les quatre ans, les chercheurs du monde entier spécialisés dans l’étude des récifs coralliens se retrouvent pour faire le point sur leurs travaux. Réunis cette année à Fort Lauderdale près de Miami (Floride, USA), c’était près de 3000 congressistes parmi lesquels les chercheurs du Centre Scientifique de Monaco. Ces derniers ont été invités à présenter au total une quinzaine de communications fortement appréciées par les congressistes et largement discutées dans les différentes sessions. En effet, les recherches développées depuis près de 20 ans dans le centre de recherche monégasque apportent une connaissance tout à fait unique sur les mécanismes de croissance et sur les relations symbiotiques liant le corail animal et son symbiote végétal. De par leur originalité et leur intérêt, ses travaux sont donc l’objet d’une grande attention de la part de la communauté internationale.

2008 est une année particulière puisque décrétée « Année internationale des Récifs ». En effet, cet écosystème très particulier est l’équivalent maritime des forêts tropicales humides. Occupant moins de 0,1 % de la surface des océans il abrite pourtant 30 % de toute la faune des océans. En dehors de leur rôle majeur dans la biodiversité, les récifs sont également une ressource économique indispensable : l’économie et les moyens d’existence de 500 millions de personnes, principalement dans les pays en voie de développement, dépendent des récifs coralliens. Rien que dans le Triangle du Corail, limité par l’Indonésie, Bornéo et la Papouasie Nouvelle-Guinée, ce sont 200 millions de personnes dont la survie est dépendante de l’état des récifs.

Le constat des chercheurs réunis à Fort Lauderdale est cependant assez noir, surpêche, aménagement côtier, pollution, blanchissement, acidification des océans menacent aujourd’hui gravement les récifs. Les chercheurs présents sont tombés d’accord sur un taux de perte de la couverture récifale de 2% par an. 30 % des récifs de la planète sont déjà détruits ou à la limite de l’être. Ces destructions sans précédent touchent même des espèces non encore connues comme les coraux profonds. De nombreuses espèces de coraux sont à la limite de l’extinction. Néanmoins les chercheurs restent optimistes en décrétant que des solutions existent, en particulier développer la recherche fondamentale, définir les contraintes socio-économiques, mais aussi améliorer les pratiques de gestion, et bien sûr réduire rapidement l’augmentation de l’émission des gaz à effets de serre dans l’atmosphère.

www.lepetitjournal.com - Monaco

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