On savait déjà que les perceptions ne sont pas nécessairement aussi objectives que d’aucuns seraient tentés de le croire. Voilà qu’une étude suggère que l’imagerie mentale peut fortement influencer les perceptions subséquentes. Certains cas d’observation d’ovnis, de fantômes ou de créatures dont l’existence est hautement improbable pourraient-ils s’expliquer par l’imagerie mentale et les attentes préalables?
Dans une étude très intéressante, des chercheurs de l’Université Vanderbilt (Nashville, Tennessee) tentaient de déterminer si l’imagerie mentale – c’est-à-dire la visualisation d’une image – pouvait influencer les perceptions visuelles. Joel Pearson, principal auteur de la recherche, annonce le principal résultat de l’étude et en commente la portée:
«Nous avons découvert que l’imagerie produit, dans la mémoire à court terme, une trace qui peut biaiser les perceptions subséquentes. C’est la première recherche qui montre assurément que le fait de se faire une image de quelque chose modifie la vision, aussi bien au moment où on l’imagine qu’après.»
Dans l’article The Functional Impact of Mental Imagery on Conscious Perception (impact fonctionnel de l’imagerie mentale sur la perception consciente), les auteurs (Joel Pearson, Colin Clifford et Frank Tong) ont soumis leurs sujets à des conditions bien particulières.
En fixant un écran blanc, ceux-ci devaient d’abord s’imaginer mentalement un pattern de bandes lumineuses d’une certaine couleur, disons le vert comme dans l’exemple que fournit le communiqué de l’Université Vanderbilt. Les chercheurs présentaient ensuite aux sujets un pattern lumineux de même orientation (horizontal ou vertical) que celui qui avait été visualisé. Les sujets portaient cependant des lunettes avec des verres colorés, comme celles qui permettent de voir les anaglyphes en trois dimensions. Ainsi, un oeil voyait le pattern en vert et l’autre en rouge. Les expériences ont montré que les personnes qui avaient imaginé des bandes lumineuses vertes étaient plus susceptibles de percevoir ensuite le signal vert envoyé à un des deux yeux, et ainsi d’ignorer le signal rouge que l’autre oeil recevait pourtant.
En outre, l’étude suggère également que le temps passé à s’imaginer des bandes colorées accroît d’autant la probabilité de percevoir ensuite la couleur visualisée. Pour les chercheurs, cela «démontre que ce que les gens imaginent peut influencer ce qu’ils voient par la suite».
Le site de l’université souligne aussi que ces résultats sont étayés par des expériences par imagerie médicale qui montrent que des zones du cerveau associées à la vision s’activent lorsque les sujets s’adonnent à la visualisation.
«Ces découvertes sont importantes parce qu’elles suggèrent un mécanisme potentiel par lequel les attentes ou les souvenirs d’expériences passées pourraient modeler la perception elle-même», ajoute Joel Pearson.
L’étude montre également qu’une visualisation répétée n’est pas nécessaire pour produire un effet; une seule séance d’imagerie mentale pourrait modifier la perception.
Intéressant, n’est-ce pas? Il serait évidemment pertinent de mesurer l’influence possible de la visualisation mentale dans des circonstances moins particulières que dans la présente étude, mais pensez-vous que certains types de «visions» puissent éventuellement s’expliquer par une imagerie mentale préalable?
C'est bien beau tout ça, mais de là à mettre tout le monde dans le monde de l'imaginaire, faut pas pousser, des preuves physiques existent, des attérissages ont étaient prouvés, des observations etc, cette étude ne peut qu'étoffer les théses fantaisistes des zététistes aussi farfelues que les créationnistes.
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