Le concombre de mer, aussi appelé holothurie ou bêche-de-mer, est un animal qui vit à 4 000 mètres de profondeur.
Cet animal marin a la particularité d'avoir une peau qui peut devenir souple ou rigide en un clin d'œil. Des chercheurs l'ont copié.
Le concombre de mer en rêvait. Des scientifiques américains l'ont fait. Ils se sont inspirés de la peau de ce petit animal marin pour mettre au point un nouveau matériau dont la caractéristique est de pouvoir passer rapidement d'un état flexible à un état rigide (Science, 7 mars 2008).
Le concombre de mer, aussi appelé holoturie ou bêche de mer, est un animal en forme de cylindre qui peut atteindre 25 centimètres de long. L'une de ses extrémités porte sa bouche, entourée d'une couronne de petits tentacules. On trouve des concombres de mer depuis la zone littorale jusqu'aux grandes profondeurs dans tous les océans et mers du monde. À 4 000 mètres de profondeur, ils constituent ainsi la moitié des êtres vivants.
Lorsqu'il est attaqué, le concombre de mer développe deux stratégies de défense. Il peut émettre des filaments gluants en paquets qui vont gêner ou immobiliser l'attaquant. La glu recouvrant ces filaments a un temps intéressé la Nasa qui aurait voulu en faire une colle très résistante utilisable dans les activités spatiales.
Le concombre, au corps normalement élastique, peut aussi se durcir quasi instantanément. Sa peau, dans laquelle se trouvent des fibrilles de calcite, devient très résistante. Il semble qu'il y ait des interactions complexes entre des fibres de collagène et le reste du tégument sous l'action de molécules libérées par le système nerveux de l'animal.
Des implants révolutionaires
Des chercheurs de la Case Western Reserve University de Cleveland ont donc reconstitué un tel système. Pour cela, ils ont mélangé des nanofibres de cellulose, d'ailleurs issues d'un autre animal marin, le tunicier, à un mélange de copolymères caoutchouteux. Le matériau obtenu est rigide. Lorsqu'on l'«arrose» avec un solvant, il devient souple. Lorsque le solvant s'évapore, le matériau redevient dur.
Les auteurs de ce travail suggèrent qu'un tel matériau pourrait être utilisé dans des applications biomédicales. Par exemple, pour des implants comme des micro-électrodes cérébrales dans le traitement de maladies comme celle d'Alzheimer. Elles seraient rigides au moment de leur implantation, ce qui faciliterait leur manipulation, puis deviendraient flexibles pour mieux se «fondre» dans leur environnement. Mais tout cela n'est encore qu'expérimental.
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