mardi 22 septembre 2009

Protection du climat non prioritaire pour les USA.




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L'Union européenne a déjà peu ou prou fait une croix sur les réunions cette semaine de l'ONU, puis du G20 aux Etats-Unis, qui à leurs yeux ne devraient guère permettre d'avancée dans les négociations mondiales visant à lutter contre le réchauffement. Les priorités du moment sont ailleurs.
"Il y a d'autres sujets qui sont jugés très importants à l'heure actuelle" avec la crise économique et financière, souligne un responsable européen, sous couvert d'anonymat.
"Le climat ne va pas faire l'objet de discussions aussi importantes que ce à quoi on s'attendait à l'origine" au G20, ajoute-t-il.
En revanche, de l'avis des Européens, les Etats-Unis en premier lieu et les pays émergents à leur suite, doivent commencer à abattre leurs cartes concernant leurs intentions de réduction des émissions lors de la réunion qui suivra à Bangkok le 28 septembre.
Il s'agira d'une nouvelle session de négociations de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
"On doit vraiment réaliser de gros progrès à Bangkok", sous peine de ne pas parvenir à un accord en décembre au sommet mondial de Copenhague, censé accoucher d'engagements des principaux pays sur les moyens de limiter la hausse des températures à deux degrés d'ici 2050, souligne une négociatrice proche de la présidence suédoise de l'UE.
Problème : les tractations s'enlisent du fait de l'immobilisme de l'administration Obama, accaparée par d'autres dossiers.
"Il est temps que les dirigeants du monde se réveillent", vient de dire le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt.
"Les Etats-Unis sont moins désireux de montrer l'exemple, ils font preuve d'un manque d'ambition", explique la source proche de l'équipe de M. Reinfeldt. "Il y a un changement d'état d'esprit à l'heure actuelle, la priorité d'Obama est à la réforme du système de santé, plutôt qu'au climat".
Tout n'est pas noir. Le Premier ministre japonais Yukio Hatoyama vient de créer la surprise en annonçant que le Japon allait tenter de réduire de 25% ses émissions de gaz à effet de serre (GES) d'ici 2020 par rapport à 1990.
L'UE prévoit de son côté une baisse de 20% au moins, allant jusqu'à 30% en cas d'accord international. Mais selon ses calculs, les Etats-Unis ne proposent à l'heure actuelle qu'une baisse de 7%. Et Washington cherche à fixer des objectifs les plus lointains possibles par crainte d'un retour de bâton des milieux économiques.
Dans ce contexte, certains pays européens comme la France, partisans d'un mécanisme de protection de l'UE face aux importations venant de pays insuffisamment vertueux sur le climat, donnent à nouveau de la voix.
Jusqu'ici assez isolée, Paris vient d'obtenir le ralliement remarqué de l'Allemagne sur l'idée d'une taxe carbone aux frontières. Mais "le sujet reste très controversé entre les pays de l'UE", prévient la source suédoise, les pays libéraux ne voulant pas en entendre parler.
Pour la France, l'UE doit utiliser cette menace comme instrument de pression dans les négociations sous peine d'en repartir bredouille.
"Il ne serait pas acceptable que les efforts des pays les plus ambitieux soient compromis par les fuites de carbone qui résulteraient de l'absence ou de l'insuffisance d'action de certains", ont écrit le président français Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande Angela Merkel dans leur courrier commun.





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