Jeudi dernier, le concert à ne pas rater n'était pas celui de Madonna, mais celui de Lady Gaga. La New-Yorkaise est un véritable OVNI sur la scène internationale. Dotée d'un nom ridicule, de vêtements conceptuels, d'un égo surdimensionné, le tout en n'ayant commis qu'un seul et unique album inspiré du meilleur du pire des années quatre vingt, la diva se produisait sur la scène de l'Olympia.
La première partie fut à la hauteur de la seconde. Le chanteur du groupe « Hypercrush » éructait lamentablement un rap électronique vaguement inspiré des « Beastie boys ». Après un entracte de vingt minutes imposé par la salle pour liquider ses litres de bière tiède, la foule excitée attendait avec beaucoup d'impatience son idole du moment. Une partie s'est naturellement rabattue sur Sliimy, présent dans la salle. Après une demi-heure de retard sur l'horaire annoncé, Pascal Nègre, furieux, finit par se lever, une première fois, puis une seconde, pour secouer les puces de sa pouliche, qui daigna finalement commencer sa prestation avec près d'une heure de retard. Qu'importe, le public était acquis. Après la projection d'un film à sa gloire et surtout les premières mesures de "Paparazzi", Lady Gaga, vêtue d'un mini ensemble géométrique argenté façon boule à facettes, fit son entrée devant une foule en délire.
"Bonnesouaaar Peuris, je souis Lady Gaga, make some noiiiiise".Le public ne demandait que ça pour faire trembler les murs de l'Olympia. Les chansons se succèdent, sans grande surprise. Les lumières sont constamment braquées sur la foule et le son est saturé. Le public est donc rapidement sourd et aveugle. Enchaînant sur le quatrième titre, un duo de guitares achève le second tympan du gentil spectateur pendant trois longues minutes, le temps que Stefani Joanne Angelina Germanotta (son vrai nom) se rafraîchisse et change de tenue. Elle lâche un autre "bonnesouaaar Peuris, je vous adooore", risque de s'empaler sur sa nouvelle robe métalique, minaude façon Paris Hilton, joue la sosotte, et lance un "You're sexy, do you think I'm sexy?" avant de débuter "Beautiful Dirty Rich".
Cette chanson semble parfaitement résumer l'interprète. Une voix intéressante, juste et puissante, peu de complexes, un mélange de Pink et de Gwen Stefani, sans forcement en avoir le talent et la modestie. Après une troisième pause, Lady Gaga entre sur scène à cheval sur une Vespa rouge.
"Paris is just like a good fuck, a good responsible fuck with condom".
La petite futée tient décidément bien son public. La mise en scène est inventive mais malheureusement décousue. Arrive enfin la surprise du spectacle: un superbe et émouvant "Brown Eyes" acoustique. Lady Gaga ne peut s'empêcher de balancer deux ou trois phrases salaces, le tout en équilibre sur le piano: "This microphone stands just like a very bad dick during sex".
La chanson est suivie, toujours en piano voix puis en version originale, de "Pokerface". L'excitation est à son comble, la salle est surchauffée. Puis pchouit. Le spectacle se termine brusquement au bout de 55 petites minutes, à l’image d’un soufflé au fromage sorti trop tôt du four.
Les fans sont déçus d'un show aussi court, les autres d'un showcase aussi long et approximatif.
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