Source : glaxosmithkline
La grippe est l’une des maladies les plus anciennes que l’on connaisse. Décrite dès l’Antiquité et au Moyen-Age, la grippe a été identifiée comme une cause d’épidémie au fil des siècles.
Au cours du XXème siècle, 3 épidémies mondiales (ou pandémies) ont été recensées :
la grande pandémie de « grippe espagnole » de 1918 provoquée par le virus A (H1N1), responsable d’environ 40 millions de morts.
la pandémie de « grippe asiatique » de 1957 provoquée par le virus A (H2N2), responsable d’environ 4 millions de morts aux Etats-Unis.
la pandémie de « grippe de Hong-Kong » de 1968 provoquée par le virus A (H2N2), responsable de près d’environ 2 millions de morts en France.
Depuis 25 ans, les virus de la grippe en circulation sont des descendants du virus Hong-Kong H2N2.
C’est à l’Institut Pasteur de Paris que Dujarric de la Rivière avait apporté en 1918, la preuve de l’existence d’un « virus filtrant » à l’origine de la grippe. Le premier virus grippal humain (type A) fut isolé en 1933, en Grande Bretagne, après injection de produit de prélèvement rhino-pharyngé au furet.
Dès 1931, Goodpasture avait réussi à cultiver des virus dans l’œuf de poule embryonné. Cette technique permit à Smith et Francis de préparer aux Etats-Unis les premiers vaccins inactivés dont l’efficacité était encore douteuse. Mais c’est Jonas Salk qui, encouragé par les autorités militaires américaines, prépara le premier vaccin efficace à grande échelle en purifiant et en inactivant le liquide allantoïque ensemencé. Ce vaccin fut utilisé pour vacciner le Corps Expéditionnaire américain en Europe en 1944-1945.
Dès 1947, le laboratoire de la grippe récemment créé à l’Institut Pasteur de Paris, dans lequel venait d’entrer Claude Hannoun, prépara un vaccin par la même technique.
Jusqu’en 1968, la vaccination contre la grippe resta assez confidentielle. Certes, en 1958, le virus de la pandémie H2N2 (grippe asiatique) remplaça dans le vaccin le premier virus A H1N1, et des améliorations furent apportées dans sa purification. Mais l’époque contemporaine de la vaccination ne débute qu’après la pandémie de 1968. Aux Etats-Unis, le vaccin H2N2 s’était avéré inefficace contre le nouveau virus H3N2. Heureusement qu’il n’apparaît en Europe qu’en 1969, laissant ainsi le temps de préparer un vaccin adapté. L’OMS prend alors conscience qu’il faut renforcer les réseaux de surveillance.
La suite est bien connue :
ré-émergence du virus H1N1 (grippe russe) en 1977 et sa réintroduction dans le vaccin qui devient ainsi trivalent, une souche B ayant été incorporée progressivement par les divers fabricants depuis quelques années,
création du GROG en France en 1984, nombreuses études épidémiologiques démontrant que la vaccination grippale diminue la mortalité chez des personnes âgées, incitant la CNAM à offrir gratuitement le vaccin aux personnes de 75 ans et plus en 1985, puis abaissant cet âge à 70 ans en 1989 et à 65 ans en 2000. Parallèlement, la bio-industrie augmentait régulièrement ses capacités de production.
Mais en attendant de nouveaux vaccins, le principe de fabrication est toujours le même depuis 1937, utilisant l’œuf de poule embryonné… Il a fait ses preuves !
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