La star du raï s’est exprimée devant le tribunal correctionnel de Bobigny. Il comparaît pour complicité de violences aggravées.
Un homme « influençable et mal entouré », voici comment le rapport d’expertise décrit Cheb Mami. Depuis ce matin, le chanteur en fuite en Algérie depuis deux ans comparaît au tribunal correctionnel de Bobigny. On l’accuse d’avoir tenté de faire avorter son ex-compagne en 2005. La femme, droguée et séquestrée à Alger, d’après elle, a tout de même accouché d’une bambine âgée de trois ans aujourd’hui.
Chemisette blanche, le visage fermé, il a fait son entrée à 10 heures ce matin devant les juges. La cour a alors étudié la personnalité de la star, ami de Sting, qui a vu sa carrière stoppée net par cette affaire. D’aucuns le décrivent comme un être « gentil, d'humain, qui n'avait pas la grosse tête, quelqu'un qui n'était pas people et discret sur sa vie privée. » Côté discrétion, c’est raté.
Concernant sa fuite, il explique : « Ma famille me manquait, j'ai pété un plomb et je suis parti avec un passeport français périmé (…) Mais dans ma tête, j'ai toujours dit que je serai là le jour du jugement. J'ai fait une faute. »
En effet, Cheb Mami encourt dix ans de prison et 150.000 euros d’amende.
C’est donc la mine basse qu’il est apparu, jurant « manquer de confiance en lui. » Paradoxal quand on sait qu’il tournait avec Sting devant des centaines de milliers de fans…
Côté repentir, ce n’est pas vraiment à l’ordre du jour. Cheb se sent « piégé par son entourage », son accusatrice en tête ainsi que son ancien manager, Maurice Lévy.
On saura peut-être dès ce soir à quelle sauce il sera condamné…source
Sept ans de prison ont été requis jeudi devant le tribunal correctionnel de Bobigny contre Cheb Mami. Dans son réquisitoire, le procureur a qualifié le chanteur et son ex-impresario de "co-organisateurs" de "violences d'un autre âge". Ce dernier s'est vu réclamer une peine de six ans de prison.
"Tout cela c’était ma faute. Mais au départ ce n’était pas mon idée", a reconnu pour la première fois à la barre Cheb Mami. Star franco-algérienne du raï, il est jugé pour avoir orchestré une tentative d'avortement forcé sur son ancienne compagne en 2005. "C’était la honte pour moi d’avoir un enfant illégitime. C’était contraire à ma culture, à ma religion", a tenté d’expliquer Cheb Mami qui avait jusqu'alors nié les faits.
Selon lui, l’IVG devait avoir lieu dans un premier temps dans une clinique en Algérie. Face au refus des médecins, le bras droit de Cheb Mami aurait proposé que l’avortement soit fait dans sa villa. Le chanteur assure avoir dormi ensuite à l’hôtel. "On m'a fait trois piqûres, une (femme) appuyait sur mon ventre et l'autre me mettait la main dans le vagin et grattait", a raconté à l'audience son ancienne compagne. Elle a finalement donné naissance à une fillette aujourd'hui âgée de trois ans.
"J’étais sous influence", a déclaré Cheb Mami, souvent en pleurs à la barre, pour expliquer l’enchaînement des événements. D'après le rapport d'expertise, le chanteur est effectivement un homme "influençable et mal entouré". S'il "ne présente aucun trouble de personnalité, il se sent piégé par son entourage", notamment par Michel "Levy", son ex-manager et co-accusé. Selon son entourage, Cheb Mami "n'avait pas d'amis".
L'avocate de son ex-compagne est, de son côté, catégorique : "On est dans une toute puissance quand on est une star et on ne dit plus non à Cheb Mami à ce moment-là". Son ex-manager a assuré, à la barre, que le chanteur lui avait dit après les faits : "Je suis l'ami du président et donc je suis intouchable". Cheb Mami, qui avait tenté de fuir la justice française, encourt jusqu'à dix ans de prison et 150.000 euros d'amende. Le jugement pourrait être rendu vendredi.
Europe1.fr avec Marie Peyraube
Rejoignez la communauté SCIencextrA
Aucun commentaire:
Write comments