Le Québécois Marcel Béliveau, père de l'émission de caméra cachée "Surprise sur prise", est décédé jeudi 28 mai à Montréal à l'âge de 69 ans des suites d'un cancer, a annoncé la télévision publique Radio-Canada.
En février dernier, ce célèbre moustachu avait révélé que le cancer s'était attaqué au seul poumon qu'il lui restait encore. Il avait précédemment combattu le cancer à deux reprises, en 1992 et en 1994. L'an dernier, il avait confié au site Web Canoë qu'il souffrait d'insuffisance cardiaque, en précisant que son cœur ne fonctionnait plus qu'à 30 pour cent de sa capacité.
"Il avait vraiment atteint la limite", a affirmé son fils Alain sur une radio canadienne. Il avait été hospitalisé il y a une dizaine de jours pour un arrêt cardiaque et se déplaçait depuis en fauteuil roulant, selon le site RueFrontenac.com.
Une émission à 487 millions de dollars
Marcel Béliveau avait lancé son émission humoristique "Surprise sur prise" dans la province francophone en 1987 et l'avait exportée à l'étranger l'année suivante. Le concept consistait à piéger des célébrités, sous l'œil d'une caméra cachée. Ce concept a été repris dans pas moins de 93 pays, générant des recettes évaluées à 487 millions de dollars canadiens (313 millions d'euros).
En France, l'émission a été diffusée sur Canal +, TF1 puis France 2, multipliant les bonnes cotes d'audimat jusqu'à sa dernière, en 1998.
Marcel Béliveau a également fait la Une des journaux pour ses nombreux déboires. Il enchaîne les projets d'affaires embourbés dans procès. Il a ainsi, entre autres, décidé de lancer une chaîne de restauration rapide, une agence de voyage et même un nouveau transporteur aérien.
"George-Henri T. est décédé"
Au total, Marcel Béliveau avait accumulé des dettes totales de 2,4 millions de dollars canadiens (1,54 million d'euros), certains de ses biens avaient même été saisis devant les caméras de télévision, mais une entente intervenue en 1997 avec ses créanciers dont le fisc québécois lui permet d'éviter la faillite. Cette entente provoque la colère de certains investisseurs, qui ne se gênent pas pour l'apostropher vertement et l'invectiver en quittant la salle d'audience.
Marcel Béliveau avait refait surface pour la dernière fois en 2006 avec son projet Cinéma-Académie. Il cherchait alors à recruter une vingtaine d'acteurs inconnus pour jouer dans son premier film, "George-Henri T. est décédé". Chaque postulant avait dû débourser entre 10 et 30 dollars canadiens (entre 6,4 et 19,3 euros) pour obtenir le privilège d'une audition.
(Nouvelobs.com avec AP et AFP)
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