jeudi 12 février 2009

Changement de place pour sauver les coraux

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La Nouvelle-Calédonie procède au déplacement de 2.000 colonies de coraux; ces coraux sont transportés de la baie de Vavouto dans la baie de Gatope. L’initiative vient de l’entreprise minière Xstrata, mine de nickel rachetée à Falconbridge. Cette société installée dans le nord de la Nouvelle-Calédonie est très contestée par les écologistes du pays car elle a pris des initiatives très dommageables pour l’environnement. En effet, la richesse de ce pays est connue dans le monde entier pour ses nombreuses espèces endémiques et sa gigantesque barrière de corail, un écosystème unique au monde. A juste titre les Kanaks ont fait savoir qu’ils ne voulaient à aucun prix de la mine.



Les habitants souhaitant que l’entreprise s’engage dans le respect de l’environnement, lui ont demandé une réelle transparence de leurs opérations, condition sine qua non de l’implantation de l’entreprise. Mais Xstrata veut développer une infrastructure portuaire convenable et pour ce faire a besoin de transplanter des coraux.


EXPÉRIMENTATION DE TRANSPLANTATION EN 2006
Le Japon a déjà expérimenté la culture du corail à des fins de transplantations, écrit B. Philip dans Le Monde du 7 janvier 2006. Keisuke Takahashi, directeur adjoint du bureau de la conservation du corail expliquait qu’ils cherchaient à aider la reproduction naturelle, en donnant un abri aux larves. Et au moment où les jeunes coraux se développaient, ils étaient transplantés. Ce procédé permet de régénérer les massifs coralliens et cette méthode évite les grandes manipulations.


UNE TECHNIQUE POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE
Par contre, la technique employée pour déplacer le corail en Nouvelle Calédonie exige une organisation. Les petites colonies sont mises en cagettes, puis transportées en bateau. Un arrosage permanent est indispensable ainsi qu’une protection au niveau solaire. Puis un emplacement est choisi dans les eaux, avec un support qui doit être dur, et une colle spéciale pour permettre l’adhésion. De leur côté, les grosses colonies sont remorquées en parachute, sans sortir de l’eau. Lorsqu’elles arrivent au lieu de résidence choisi, elles sont déposées soigneusement sur une substance plus souple.


DE VÉRITABLES ANIMAUX MARINS
Les récifs sont des structures sous-marines formées par les coraux, qui sont eux-mêmes des animaux marins qui vivent en symbiose avec les algues et constituent leur propre squelette calcaire. Ces structures coralliennes servent d’abris à des milliers d’espèces qui forment la communauté corallienne. Le corail ne se déplace pas comme un morceau de rocher inerte. Le milieu environnant est très important pour sa survie. Il faut porter une attention toute particulière à la température de l’eau, à la lumière, à la salinité de la mer et à sa propreté. Les déplacements doivent se faire sous l’eau, à la même profondeur, sans secousse. Les coraux sont ensuite placés sur des supports en béton et fi xés avec de la résine. Ainsi, ils peuvent reprendre le cours normal de leur vie.


LES RÉCIFS CORALLIENS SONT MENACÉS
Les récifs coralliens et leurs écosystèmes subissent une dégradation continue et alarmante, d’une part à cause de la pollution des mers, d’autre part à cause de l’activité humaine. C’est-à-dire que plus de 10 % d’entre eux ont déjà été détruits par les activités humaines et que 25% sont menacés de disparition d’ici à 30 ans, si aucune action n’est entreprise. Ces milieux forment, avec les forêts tropicales, les écosystèmes les plus riches en biodiversité et les plus productifs de la planète. De plus ils jouent un rôle social et économique majeur pour plus de 100 millions d’individus, au travers d’activités comme la pêche vivrière et commerciale, le tourisme, l’artisanat. Présents dans toutes les mers du globe, les récifs constituent aussi un baromètre majeur de l’évolution du climat.


UN TRÈS GROS CORAIL D’ENVIRON 1.000 ANS
David Williams, vice-directeur du centre de recherche CRC Reef estime que tout cela pourrait toutefois bientôt disparaître à jamais. Dans L’Express du 2 août 2001, on peut lire qu’une chercheuse, Laurence Mc Cook a «repéré il y a peu de temps au sud de la ville de Cairns un très gros corail d’environ 1.000 ans qui était mort depuis à peine plus de deux ou trois ans. Après neuf ans d’expérience dans cette région et l’étude de 130 récifs éparpillés sur plus de 1.000 kilomètres de distance, je ne peux pas dire que je peux fournir la preuve d’une dégradation de la totalité de la Grande Barrière de corail, mais certaines zones commencent à montrer des signes visibles à l’oeil nu qui sont inquiétants.»






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