vendredi 22 août 2008

Mars et l'exobiologie : la question de l'eau





La découverte de glace d'eau affleurant la surface de Mars (Phoenix), du moins dans certaines régions de la planète, relance bien évidemment les interrogations sur l'existence d'une forme de vie, éteinte ou active. Elle en soulève évidemment d'autres sur l'habitabilité de la planète et la faisabilité d'installer des colonies humaines.

Aujourd'hui, on sait que :

- De 4 à 4 - 3,8 milliards d'années (Ga) il y avait de l'eau liquide pérenne à la surface de Mars ;
- Pendant la période de transition, entre 4 - 3,8 Ga, il y en avait plus ou moins en fonction de l'intensité du volcanisme qui fournit du CO2 et de l'effet de serre ;
- Depuis 3,5 - 3 Ga, il n'y en a plus, sauf exceptionnellement et en déséquilibre (volcanisme, versant sud au soleil, …) ;
- Il en reste beaucoup dans le sous-sol, gelée près de la surface, sans doute liquide en profondeur.
Ces nouvelles questions sont :

- Mars peut-elle fournir les ressources nécessaires à une éventuelle installation de colonies humaines ?
- Est-il possible, en étudiant les particularités du climat martien, d'obtenir des informations sur les facteurs climatiques terrestres ?
- Des processus géologiques analogues à ceux observés sur la Terre se sont-ils produits sur Mars ?

Il va de soit que les réponses a ces questions vont se faire attendre quelques années. Plus que jamais donc, la compréhension du cycle de l'eau doit être l'objectif scientifique principal, voire le fil conducteur, des futures missions d'explorations robotiques de la planète rouge.

Following water

La NASA ne s'y est pas trompée. Sa stratégie visant à faire de l'eau l'élément central de l'exploration robotique de Mars (following water) en vue de son exploration par des hommes s'avère payante aux vues des résultats. De Mars Global Surveyor à Mars Reconnaissance Orbiter en passant par Mars Odyssey, ces 3 missions auront permis de formidables avancées scientifiques. Et que dire des rovers Mer et Phoenix qui nous ont apporté des informations ne laissant plus guère de doute sur l'existence passée d'eau à l'état liquide en surface.

Que de chemin parcouru

Depuis les premières photos prises en orbite autour de Mars montrant l'existence dans le passé de Mars d'un réseau fluvial très complexe à l'échelle de la planète se jetant dans d'immenses réservoirs d'eau (océans, mers et lacs) ou encore des ravins et des canyons formées très vraisemblablement il y a plusieurs millions d'années par le déplacement de grandes masses d'eau, que de chemin parcouru !

Il ne s'agit plus de savoir si de l'eau a coulé et pourquoi il y en a plus mais plutôt de savoir de depuis quand il n'y a plus d'eau liquide en surface.

Si aujourd'hui Phoenix a permis de déterminer la présence de glace d'eau et montré qu'ils contiennent tous les éléments nécessaires à l'apparition et le développement de la vie, une des prochaines étapes sera de découvrir de la glace d'eau, voire à l'état liquide, à faible profondeur et en grande quantité.

Mettons de côté l'aspect exobiologie pour signaler que la détection d'eau à l'état liquide est une des tâches allouées aux radars embarqués sur les orbiters Mars Express et l'américaine Mars Reconnaissance Orbiter.

Ce sera un des objectifs du Mars Science Laboratory que la NASA doit poser sur Mars en 2009. Ce rover sera en mesure de détecter la présence d'eau jusqu'à 2 mètres sur la surface. Et que dire d'ExoMars, le rover de l'Agence spatiale européenne attendu à partir de 2013 qui sera équipé d'un foret capable de pénétrer le sous-sol sur une profondeur de 0,05 à 2 m.

Source:flashespace

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