LE ROYAUME-UNI FAIT UNE CAMPAGNE GO HOME LES SANS-PAPIERS

"Go home". Explicite, le slogan d'une campagne à destination des immigrés clandestins pourrait bientôt s'afficher dans tout le Royaume-Uni. Après avoir été testée dans certains arrondissements de Londres, elle pourrait en effet être étendue à l'échelle nationale, rapporte le Guardian.
Particularité de cette campagne, elle s'adresse directement aux sans-papiers. "Au Royaume-Uni illégalement ? Rentre chez-toi ou tu seras arrêté", menace d'abord le message, renforcé par un gros chiffre tamponné : "106 arrestations la semaine dernière dans votre zone". 
L'affiche propose ensuite aux lecteurs concernés d'envoyer "HOME" au 78070, reprenant les codes des publicités pour la voyance en direct ou les rencontres coquines. A ce numéro, les clandestins pourront cette fois recevoir des conseils sur la procédure pour quitter le pays.
Etalée sur deux véhicules publicitaires, des prospectus et des affichettes, la campagne a coûté dans les 11.000 euros pour couvrir 6 arrondissements de Londres, selon le ministère de l'Intérieur. Qui qualifie l'approche de "constructive".

Une campagne "stupide et agressive"



Le procédé a pourtant choqué jusqu'au sein du gouvernement britannique. Le ministre des Affaires Vince Cable (Lib Dem) a ainsi dénoncé dimanche une campagne "stupide et agressive". Ses détracteurs rappellent en effet que le slogan est le même que celui porté par les graffitis xénophobes qui avaient fleuri dans le pays lors de la crise des années 1970. Sur les réseaux sociaux, des citoyens se mobilisent d'ailleurs pour caricaturer et arrêter "le camion raciste".

Ces protestations ont bien porté jusqu'au 10 Downing Street mais la réponse n'a pas été celle espérée. Le porte-parole de David Cameron a en effet rétorqué lundi que les affiches suscitaient "un grand intérêt" et que "cela fonctionnait". Sans toutefois donner de résultats chiffrés. Et d'ajouter que David Cameron pensait qu'encourager les clandestins à partir d'eux-même était économiquement plus efficace que de les arrêter pour les renvoyer de force : très exactement 739 livres (853 euros) en moyenne pour la méthode volontaire, contre 
15.000 livres (17.000 euros) pour l'autre. Aux yeux du Premier ministre, le moindre coût efface donc le mauvais goût.

METRONEWS

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