Intouchables en France?

Rejoignez la communauté SCIencextrA . .

http://www.streetpress.com/

PÉDALES HUMANISTES

A l'époque d'Interville et bien avant la télé réalité, du temps que la France était au centre et que Pompidou la servait sur un plateau à ses amis les banquiers, il y avait un jeu très populaire à la télévision française qui s'intitulait : « la tête et les jambes ». Le principe était de récompenser le candidat qui alliait les qualités physiques et intellectuelles nécessaires pour accomplir les différentes épreuves imposées.
Un esprit sain dans un corps sain ! C'était l'idéal à atteindre dans la France des années 1970 ...certainement un vague héritage pétainiste (cf. l'école des cadres d'Uriage et les chantiers de jeunesse). Après 40 ans de gabegie, de trahison des clercs, de corruption des élites, d'hyper consommation à crédit et de discours humanistes stérilisateurs, nous nous réveillons petites variables mixte d'ajustement structurel sans aucune culture, ni courage physique ni vertu citoyenne, émasculés par tous les grands groupes et leur copains les pourris qui nous mènent au tombeau de la dénationalisation.
Quand les Hans donnent de l'amour au Tibétains, le français commande japonais ce soir parce que ça fait longtemps. Quand l'Iran se rêve Grande Perse et déchaîne les avidités des va-t-en guerre, les quadras bobos parisiens envisagent une meilleur qualité de vie à la campagne. Quand le sioniste engage la marche avant de son char blindé pour aider à la récolte des olives, le francilien met un coup de pédale pour démarrer son vélib'. Pourquoi ?

ESCHATOLOGIE

Heureusement ou malheureusement il reste des peuples sur la terre comme les chinois ou les russes par exemple qui ne nourrissent aucune culpabilité quant à leur droit légitime à exercer leur force et leur ruse. Ça nous promet un peu de résistance dans le cas où une bonne guerre mondiale contre l'Islam prosélyte viendrait à éclater...
En attendant la fin du monde, le français abruti de spectacle et d'alcool après avoir renoncé à tous ses rêves de grandeur -sauf Euromillion- se jette sur n'importe quel frisson de bonheur ou de fraternité fusse-t-il manichéen ou pujado-régionaliste ou propagandesque.
Et puis de quoi se plaint-on d'abord? Le système ne nous interdit pas de rêver ? Au contraire, il se concentre sur nos rêves pour être certain de bien formater notre inconscient. Il est de son intérêt même que le français rêve le plus longtemps possible, qu'il reste bien endormi, assommé, confit dans sa mauvaise conscience d'ancienne grande puissance vieillissante et chancelante et tout affairé à légiférer sur la négation des souffrances et autres génocides. Mais qu'en est-il de la souffrance d'être français ?

IMMIGRATION CHOISIE ET INTÉGRATION RÉUSSIE

Le dernier rêve à la mode, le dernier mythe à la con, la dernière trouvaille des enfants de Jacques Séguéla c'est le film qui crève les tiroirs caisse de cet hiver tristounet : Intouchables !
C'est l'histoire d'un fin de race richissime évoluant dans un milieu d'insupportables bourgeois, « des cochons qui voudraient mourir de vieillesse » selon Léon Bloy. Cet héritier droit dans ses bottes se retrouve en fauteuil roulant suite à un accident de parapente. Chaperonné par un petit caïd de banlieue roublard, gouailleur et sortant de taule, il va reprendre goût à la vie grâce à la force physique et à l'insolence espiègle de son nouveau et improbable auxiliaire. A eux deux ils vont bientôt former un duo intouchable.... Encore du rêve, plus belle la crise, on a toujours besoin d'un plus petit que soi, l'union fait la force, frères comme dans la tranchée, remontez les bras de chemise, touche pas mon pote en fauteuil, la force tranquille, la rupture tranquilou...Bande de demeurés !

WE ARE THE CHAMPIONS

Voici le tableau que l'on tend à la France comme un miroir d'identification dix ans après qu'on nous ai vendu l'image idyllique d'un pays black, blanc, beur uni derrière l'équipe de France de football triomphante.
Le registre n'a pas changé depuis Jules Ferry et la IIIe République colonisatrice : le noir est le meilleur ami de la France quand il sert le blanc et travaille à sa grandeur c'est à ce prix là seulement qu'il est exemplaire, intégré, intouchable. De Banania à Indigènes, des fameux tirailleurs sénégalais aux mines du Katanga, du discours de la France libre à Brazzaville en 1944 au financement historique de la vie politicienne française par le clan Bongo, de la main de basses œuvres harkie aux champions noirs issus de l'immigration qui rapportent des médailles, on parle toujours de la même chose : puiser dans les ressources et les forces des populations africaines pour soutenir nos corps et esprits malades.

LES BLANCS COMME SUR DES ROULETTES

Dans les jardins publics des nounous noires à moitié sans papier poussent des bébés blancs dans des poussettes Mac Laren. Dans les hôpitaux et cliniques, du personnel noir trimbale encore des blancs dans des lits à roulette vers le bloc. Dans les hospices et mouroirs ce sont encore des aides soignants noirs qui accompagnent les vieux blancs vers leurs derniers feux... Il est important de savoir que le blanc quand il ne travaille pas, il part en vacances et le temps qu'il lui reste c'est pour ses loisirs. Pas le temps en plus pour s'occuper des gosses, pour torcher mémé et pour enterrer pépé, la mort réduite à un bordel administratif.
Pour ceux qui n'ont pas les moyens de se payer des auxiliaires pour compenser leur handicap ou vieillesse, le tableau sera tout autant savoureux : des enfants de 50 ans qui vivent encore chez leurs parents octogénaires qui refusent de crever pour lâcher la télécommande de la télé ou l'héritage ! Comme disait De Gaulle, « la vieillesse est un naufrage ». Le blanc est de plus en plus vieux et de plus en plus longtemps. Rock'n roll.


LUTTE DES CLASSES PLUS FORTE QUE LUTTE DES « RACES »

Le seul point commun entre Nicolas Sarkozy et un jeune de banlieue dépeint comme dans le film « Intouchables » c'est le nombre de mots que comptabilise le champ lexical moyen de la racaille, soit entre 300 et 500 mots maximum.
Pour le reste et à part avoir des goûts de chiottes et aimer le luxe jusqu'au péché, c'est la lutte des classes qui domine. Marx nous avait prévenu, « le capitalisme c'est la guerre ».
Même sans formation idéologique ni conscience de classe, le pauvre sent confusément qu'il faudra en découdre avec les ordures qui s'enrichissent dans la démesure inhumaine du capitalisme financier. C'est l'avantage principal de la crise, plus besoin de lire ou de galvaniser les foules de prolétaires et de chômeurs, le nouveau luppen prolétariat est en train de se construire tout seul au rythme naturel de la décadence. Quoi de plus évident ? Face au comportement de prédateur de ses « élites », l'homme de la rue devient comme disait Hobbes « un loup pour l'homme ».
Tant que les grandes têtes molles de la bourgeoisie Second Empire ne se promèneront pas sur les pics de mécontentements du peuple uni et actif, le système français sera désespérément dégénéré et intouchable.


Enregistrer un commentaire

0 Commentaires