Le règne des coléoptères

Avec près de 350 000 espèces recensées, les coléoptères représentent plus de 25% des formes de vie sur la planète. Les raison qui expliquent cette étonnante diversité font l’objet de multiples recherches.

La coccinelle asiatique n’est pas forcément rouge et noire, elle est souvent jaune ou orangée. (harlequin-survey.org)

La coccinelle asiatique n’est pas forcément rouge et noire, elle est souvent jaune ou orangée. (harlequin-survey.org) .

Mieux vaut éviter d’étudier trop longtemps la classification des coléoptères sinon la migraine risque de poindre vu le fouillis organisé qu’y règne : pas moins de 4 sous-ordres, 17 superfamilles et 168 familles !!! Et les distinctions entre un grand nombre de ces groupes ne sont pas tout à fait claires. Afin de remettre un peu d’ordre dans ce fatras, une équipe de l’Imperial College de Londres et du Museum d'histoire naturelle a comparé le patrimoine génétique de près de 2000 espèces recouvrant 80% des familles de coléoptères. Les scientifiques ont ainsi pu reconstruire un nouvel arbre évolutif regroupant espèces actuelles et fossiles.


Si ce nouveau classement n’a pas profondément modifié le précédent issu de données morphologiques et anatomiques, il bat néanmoins en brèche l’idée selon laquelle l’extraordinaire diversité des coléoptères serait due à l’apparition des plantes à fleurs (il y a 140 millions d’années) qui auraient offert abris et nourriture en abondance à ces insectes. En effet, il apparaît que de nombreuses lignées de coléoptères modernes sont apparues bien avant autour de 300 millions d’années avant notre ère, à peu près à la même époque que les dinosaures.


Le grand nombre d’espèces de coléoptères s’expliquerait plutôt par une importante survie des premières lignées ainsi par une grande adaptabilité leur permettant d’occuper une importante variété de niches écologiques. Lors de l’apparition des premières plantes à fleurs, il existait déjà une centaines de variétés modernes de coléoptères. Le rôle des plantes n’est pas encore élucidé mais elles ont très certainement contribué à la spéciation des espèces et à leur évolution, tant d’insectes dépendent des plantes qu’il existe forcément un lien entre elles et les coléoptères.


Ce nouvel « arbre généalogique » fait l’objet d’un article publié aujourd’hui dans la revue Science. L’analyse de l’évolution des coléoptères est un élément important de compréhension du vivant. Elle procure des pistes aux spécialistes qui étudient la biodiversité et la structure évolutive des espèces. Avec 300 millions d’années d’histoire, ils ont de quoi faire…


Sciences et Avenir.com

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