INTELLIGENCE EXTRATERRESTRE

Cet article a été rédigé à partir d’un échange entre Sylvie Joubert et Michel Ribardière.

Depuis des décennies et probablement depuis toujours, des intelligences extérieures semblent se manifester par les manœuvres de certains ovnis (Objets Volants Non Identifiés) ainsi qu’à l’occasion de rencontres rapprochées. Après quoi courent-elles ? Que projettent-elles ? Sommes-nous capables de les comprendre ? Et l’une des interrogations parmi les plus importantes : leurs comportements, leur conduite de nos relations s’appuient-ils sur une morale, ou bien, sur une compréhension du sens de notre existence ? Nos visiteurs possèdent-ils une connaissance ou une vision plus profonde pour ce qui concerne le sens et le destin de la Vie en général et de la nôtre en particulier ? Sur quoi notre monde pourrait-il s’appuyer pour comprendre le point de vue de nos visiteurs ? Sur quoi pourra-t-il s’appuyer pour garantir des relations harmonieuses avec eux ?
Cette analyse pourrait aider nos contemporains à évaluer la situation ainsi que la conduite des opérations de nos visiteurs dans notre monde. Des opérations, dont il est faux de déclarer que nous ne savons absolument rien. Leurs efforts pour que nous comprenions un peu plus que ce qui se situe au bout de notre nez ne se révèlent pas stériles.

Il existe deux pièges à éviter si on veut tenter de poser convenablement ces interrogations. Le premier piège consiste à croire qu’en parlant d’intelligence extérieure (extra ou intra terrestre) il y aurait un modèle type de « bonnes » questions, pour la simple raison qu’il n’existe peut être pas un modèle homogène d’intelligence non terrestre, tout au contraire. Les êtres humains sont par exemple pleins de paradoxes et bigarrés et il n’aura échappé à personne que leurs idées ainsi que leurs morales le sont tout autant, sans évoquer leurs comportements, allant du pire au meilleur en passant par une indifférence parfois surprenante. Ce pire, ce meilleur, cette indifférence & Co, sont des traits récurrents de notre humanité. C’est aussi ce qui la rend difficilement gérable et imprévisible.

Imaginons cette même diversité comportementale, non pas à l’échelle terrestre, mais à l’échelle de l’univers. Nous observerons alors des projections éparses et différentes, en aussi grand nombre que les grains de sable sur cette Terre, au moins ! Si nous faisons définitivement le deuil de l’idée que l’intelligence extraterrestre (ou intra) peuplant le cosmos est bonne, profonde et fraternelle, ou au contraire mauvaise et agressive, s’il n’y a pas de comportement homogène venant du cosmos et que l’univers les contient tous, alors il y aura des comportements de leur part reposant sur une morale acceptable pour nous, et d’autres qui le seront moins. Autrement dit, il existe mille et une façons de penser le contact et de glisser la clé dans la serrure ouvrant la porte entre nous et des intelligences « Autres ». Ainsi, certaines formes de vie pourraient être éminemment subtiles et avancées en esprit, d’autres relativement proches de notre propre expérience terrestre, de notre entendement aussi, telle autre plus subtile sur un plan et moins sur un autre, etc. Comprendre l’intelligence des « Autres », suppose que l’on envisage de multiples niveaux de contacts parce qu’il pourrait y avoir de multiples projections de leur part, de multiples façons de comprendre ce qui les fait courir.
La question du contact est donc nécessairement plurielle, relative. C’est parce que nous ne comprenons pas suffisamment cela, que nous avons du mal à entrevoir que le contact est possiblement en cours, peut-être même qu’il n’a jamais cessé d’une certaine façon, même si nous n’avons pas encore vu de nos yeux un vaisseau atterrir au cœur de nos cités. Il faut se déprogrammer de l’idée qu’il y aurait une bonne façon de les comprendre ou d’initier un lien.

image source:
site web du FEA

Si, par contre, nous attendons de savoir ce que donnerait un contact physique et officiel avec un vaisseau atterrissant sur le toit de l’ONU ou ailleurs, avec une délégation supposément humanitaire… cela effectivement est à venir… encore que si on suppose que le passé, le présent et l’avenir coexistent comme le disent certains physiciens, cela a déjà eu lieu. Compte tenu de cet éclatement des valeurs appelant une polymorphie des intentions et des attentions, rien ne dit non plus que l’univers intelligent est « moral » ou « profond » au sens où nous l’entendons généralement. Mais, rien ne dit l’inverse non plus! Si on peut penser que certaines valeurs éthiques sont partagées, et pourquoi pas une certaine forme d’amour entre les formes d’intelligences, il n’y a pas lieu de valoriser une chose plutôt qu’une autre, au moins d’un point de vue sociologique.
Cependant, selon son propre cœur et en fonction de son choix de vie, c’est autre chose !
Le second piège est l’inverse du précédent qui poussait à la vision homogène : ce second piège consiste au contraire à penser que toutes ces formes de vie sont différentes de nous dans leurs motivations intérieures, dans leur excitant vital pour ainsi dire. Si on envisage une logique d’auto-similarité (l’auto-similarité suppose qu’une forme se maintient, quelle que soit l’échelle à laquelle on l’observe), on peut émettre l’hypothèse que les formes intelligentes humanoïdes (ou pas)sont mues par des élans assez similaires aux nôtres, mais sur la base d’une autre échelle de réalité matérielle et spirituelle.
Une intelligence se situant en barreau 3 et une autre en 6 projetteraient la même chose, seule la gestion de cette chose différerait en fonction du niveau technologique, de la culture en question, de ses acquis en terme de connaissance, de sa spiritualité, et cetera. Ici, sur Terre, notons que deux êtres de continents différents ont au fond les mêmes nécessités existentielles et ontologiques, bien que ne mangeant pas les mêmes aliments, ne se comportant pas de la même façon et ne croyant pas aux mêmes dieux ou savoirs. Pourquoi ?
Parce qu’il y a, ce qu’on pourrait appeler des besoins, des archétypes, des schémas, des schèmes, des récurrences, des idéaux types, etc. ( peu importe le mot), qui sont communs bien au-delà des dissemblances. Ceci montre que la vie en général résonne en auto-similarités, que le similaire revient même s’il s’habille de vêtements différents, et qu’il n’est pas impensable que cette auto-similarité structure toute forme de vie, humanoïde ou pas. Pour exemple, à notre niveau terrestre, ne retrouvons-nous pas les mêmes impératifs chez un végétal, un animal ou un humain (appel à la subsistance, appel à l’interaction, la perception, mais aussi à l’amour ou l’affection, etc.) ? Par contre, il est évident que le mode d’expression de ces «appels-leitmotivs» se fait de façon tout à fait différente chez l’une ou l’autre des espèces, un peu comme s’il y avait au fond un «langage» commun que le végétal, l’animal, et l’humain mettaient en scène chacun en fonction de son niveau de réalité.
Mais, fondamentalement, ces appels vitaux sont-ils si différents que cela ? Cela n’est pas certain. C’est un peu comme s’il existait un alphabet commun à toute espèce, humanoïde ou pas, et dont il serait intéressant de voir si ce dernier prend racine dans la partie commune d’ADN reliant tout ce qui vit dans l’univers. Ainsi, les intelligences extra-intra-terrestres pourraient bien «courir» après les mêmes choses que nous-mêmes, mais avec des moyens différents et selon le stade évolutif qui leur est propre. Il semble y avoir des quêtes auto-similaires (donc fractales) où la question que tout un chacun se pose n’est que l’écho d’une question posée en toute dimension, tout espace-temps, et dont la réponse s’actualise via ces formes par lesquelles nous existons.

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