DISPARITION DE BERNADETTE LAFONT


PARIS (Reuters) – L’actrice française Bernadette Lafont, égérie de la Nouvelle Vague, est morte jeudi à l’âge de 74 ans, à Nîmes (Gard) où elle avait été hospitalisée en début de semaine après un malaise cardiaque dans un centre hélio-marin.

La comédienne est décédée à 08h26, a-t-on appris auprès du CHU de la ville.
Bernadette Lafont avait remporté un joli succès l’hiver dernier avec la comédie « Paulette », et devait prochainement tourner dans « les Vacances du petit Nicolas ».
Elle est avant tout l’une des égéries des cinéastes de la Nouvelle Vague, un terme employé par la journaliste et écrivain Françoise Giroud en 1957 et qui sera rétrospectivement appliqué à toute une nouvelle génération de jeunes cinéastes français.
Bernadette Lafont devra d’ailleurs son premier rôle à François Truffaut. En 1957, année où ce nouveau style de cinéma commence à émerger, le critique des Cahiers du Cinéma vient tourner à Nîmes, ville natale de l’actrice, son court métrage « Les mistons », une expression locale désignant des gamins.
C’est le début d’une riche carrière qui l’amènera à jouer devant la caméra d’autres cinéastes de la Nouvelle Vague tels que Claude Chabrol (« Le beau Serge » en 1958 puis « Les bonnes femmes », deux ans plus tard) ou encore Jacques Doniol-Valcroze.
Elle fera à nouveau équipe avec Claude Chabrol à plusieurs reprises dans les décennies suivantes, jouant dans « Violette Nozière » (1978) ou « L’inspecteur Lavardin » (1988).
Dotée d’une filmographie particulièrement fournie, Bernadette Lafont a fréquenté autant des cinéastes grand public que des auteurs en marge – Jean-Pierre Mocky par exemple – ou adeptes de l’Art et Essai (Luc Moullet).
Si elle a tourné avec des réalisateurs tels qu’Edouard Molinaro ou encore Georges Lautner, elle n’a jamais oublié son héritage cinéma d’auteur qu’elle fait fructifier en 1969 dans « La fiancée du pirate », de Nelly Kaplan, film provoquant – pour l’époque – qui lui vaut les faveurs de la critique et du public.
Elle devient par la suite une figure installée d’un paysage cinématographique français assagi, avec quelques exceptions notables comme « La maman et la putain », de Jean Eustache (1973).
Bernadette Lafont avait obtenu le César de la meilleure actrice pour un second rôle grâce à Claude Miller dans « L’Effrontée » (1985).
Wilfrid Exbrayat, avec Chine Labbé, édité par Gérard Bon et Gilles Trequesser


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